| Accueil | Créer un blog | Accès membres | Tous les blogs | Meetic 3 jours gratuit | Meetic Affinity 3 jours gratuit | Rainbow's Lips | Badoo |
newsletter de vip-blog.com S'inscrireSe désinscrire
http://vinny53poesie.vip-blog.com


Les Textes de Vincent
VIP Board
Blog express
Messages audio
Video Blog
Flux RSS

Les Textes de Vincent

VIP-Blog de vinny53poesie
  • 45 articles publiés
  • 5 commentaires postés
  • 1 visiteur aujourd'hui
  • Créé le : 25/03/2010 19:07
    Modifié : 26/06/2012 15:26

    Garçon (52 ans)
    Origine : la Mayenne
    Contact
    Favori
    Faire connaître ce blog
    Newsletter de ce blog

     Juillet  2025 
    Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
    30010203040506
    07080910111213
    14151617181920
    21222324252627
    282930010203
    [ Les Furtives ]

    La Nuit Rouge (pièce de théâtre)

    30/03/2010 11:38





    La Nuit Rouge

    Pièce dramatique en 4 actes ayant pour thème principal la nuit du massacre de la Saint Barthélemy.
    Au matin du 23 août 1572, Augustin de Suresnes Duc de Valence rend visite à son ami Clotaire Emeric. Ce dernier qui convoite une place de prévôt des Citadelles, un titre très prisé, pour lequel, son ami très en vue à la cour pourrait lui rendre service, mais c’est surtout pour lui parler de la jeune fille qu’il a rencontrée qu’il a convié Valence afin de l’aider à obtenir un rendez-vous.

    La scène se passe dans le grand salon de Clotaire.

    Valence : Clotaire mon ami, quel bonheur de vous voir
    Il me tardait d’avoir enfin de vos nouvelles
    J’ai oui dire combien vous nourrissiez l’espoir
    D’être nommé prévôt auprès des Citadelles

    Clotaire : Oh je me garde bien de fleurir quelque songe
    Il est tant murmuré dans les couloirs du Louvre
    Narré de vérités autant que de mensonges
    Au point de n’espérer rien que je ne découvre
    Je garde esprit serein car il n’est point exclu
    Qu’on m’offre sans tarder la place pressentie

    Valence : Vous avez bien raison, rien n’en semble perclus
    Vous méritez vraiment de vous en voir nanti

    Clotaire : Comme je vous rends grâce de si belle confiance
    Vous m’êtes si précieux de solide amitié

    Valence : C’est le moins que je puisse en égards de créances
    Puisque vous ne m’offrez nulle chose à moitié

    Clotaire : Brisons là mon ami, trêve de politesse
    J’ai, de toute importance, je l’avoue sur le champ
    A vous entretenir d’un sujet qui m’oppresse
    L’objet de tous mes rêves en tous points alléchants
    S’avère être un délice aux plus doux des attraits
    Un bijou plein de charme, une frêle colombe
    D’un visage si fin jusques aux moindres traits
    Au regard si profond qu’à la voir j’y succombe
    Sa voix mélodieuse à l’ouïe me ravit
    Son sourire m’éclaire en traçant son chemin
    Je goûte son parfum aux pas qu’elle gravit
    Il jaillit de son être un rien de surhumain



    Valence : Parbleu mon bon ami, vous en êtes épris !
    Jamais vous ne m’eussiez laissé tant d’impression
    A cette inclinaison vous donnez tant de prix
    Qu’on vous dirait nourrir une tendre passion

    Clotaire : Croyez en, mon ami, ce que vous entendez
    Mon cœur vous a décrit les effets de l’émoi
    Qui fraient en mon esprit au point de vous mandez
    Afin que vous puissiez la convier pour moi

    Valence : Sachez qu’en bien des points je vous suis serviteur
    Mais comment puis je ici vous être de secours ?
    Ignorant tout de celle qui prend votre cœur
    Puissiez-vous me donner le nom de cet amour ?

    Clotaire : Elle se nomme Sophie, Comtesse de Marsan

    Valence : N’est ce point la nièce de ce Coligny ?
    Ce Huguenot, ce fat, si fourbe et indécent
    Est-elle Calviniste aussi votre Sophie ?

    Clotaire : Qu’elle appartienne ou non à cette religion
    Cela m’importe peu puisqu’elle détient mon cœur
    Il importe en revanche que nous partagions
    Notre félicité pour la chanter en chœur

    Valence : Allons mon cher ami, mais vous déraisonnez
    Ces gueux sont des impies ils veulent notre perte
    Ils ourdissent afin de mieux vous prosterner
    Par d’habiles manières, voulant votre âme offerte
    J’imagine déjà leurs regards satisfaits
    En voyant la donzelle vous mettre à genoux
    Afin que de vous voir accomplir ce forfait
    Epouser l’hérésie, que vos âmes se nouent

    Clotaire : Grand Dieu cher Augustin, seriez-vous affecté ?
    Pour ne voir que noirceur en tous lieux, en tout être
    En pensant que ces gens se pourraient délecter
    A me savoir épris, afin de me soumettre
    Ils sont aussi chrétiens que vous et moi le sommes
    En dépit des préceptes qui leurs tissent foi
    Appartenant de même à la race des hommes
    Obéissant à Dieu en divergeant de lois

    Valence : Je constate, mon cher, qu’ils vous tiennent déjà
    La jeune demoiselle aurait si bien œuvré
    Qu’ainsi en leurs eaux troubles votre esprit nageât
    Vous m’en voyez alors fort contrit, désoeuvré




    Clotaire : Augustin mon ami, votre raison s’égare
    Nul ne saurait corrompre ainsi ma force d’âme
    Pas même cette nymphe au plus doux des regards
    D’autres ont essayé par plus perverses trames

    Valence : Oh ! Mais vous ignorez leurs armes diaboliques
    Et combien ils se peuvent user de stratagèmes
    Afin de pervertir en vous tout sens critique
    En anéantissant votre foi de baptême

    Clotaire : Que vous ont-ils donc fait pour justifier la haine ?
    Qui souille vos propos en leurs excès de fiel
    Sont-ce quelques félons à l’engeance malsaine ?
    Qui vous auraient détruit jusqu’en vôtre essentiel
    Vous rugissez leurs noms quand vous les prononcez
    Vous les invectivez, vous leurs montrez les crocs
    Comme s’ils vous avaient d’un grand mal terrassé
    Comme s’ils n’étaient que vils, pourfendeurs ou escrocs
    Ô comme je vous plains, vous mon ami, mon maître
    Envers qui je nourris pourtant moult louanges
    Mais de vous ces propos je ne puis les admettre
    Est-ce vous qui parlez ? Je le crains, mais qu’entends-je ?

    Valence : Mais ces traîtres renient les dogmes de l’Eglise
    En s’opposant au pape, à son autorité
    Ils refusent de croire en la Vierge promise
    Telle mère de Dieu en toute sainteté

    Clotaire : Cela ferait-il d’eux, d’ignobles assassins ?
    Serait- il interdit aux hommes de douter ?


    Valence : Ce serait là commettre un lourd péché malsain
    Si l’on blasphème ainsi on doit tout redouter !

    Clotaire : Je ne vous pensais point sujet aussi crédule
    Pour avaler d’un trait autant de poudre aux yeux
    Vous me semblez du lot de ceux que l’on accule
    Aux niaiseries propices à la crainte de Dieu
    De celles que l’on sème afin de mieux tenir
    Les ouailles sous le joug de ces grands chefs d’Eglise
    Afin que d’éviter tout conflit à venir
    En Avignon déjà cela était de mise


    Valence : Je ne vous connais plus, pitoyable Clotaire
    Vous pourfendez l’Eglise, usant de sacrilèges
    Vous anéantissez ses plus nobles mystères

    Clotaire : Vous défendez, je vois, ses moindres privilèges
    Valence : Il suffit ! Vous ne respectez rien de sacré
    Je n’en puis supporter à l’instant davantage !

    Clotaire : Je suis peiné de voir que vous fussiez outré
    A ne supporter point critique sans ambages !

    Valence : Comme il vous semble aisé en séant de juger
    Vous croyant à l’abri de tous ces sortilèges
    Craignez qu’un jour maudit mal vous fût adjugé
    Car du courroux de Dieu plus rien ne vous protège
    Vous me voyez dévot, pleutre ou même crédule
    Maudissant de vos maîtres, le sage enseignement
    Feignant un esprit libre, devenant ridicule
    Afin de démontrer que l’Eglise, nous ment
    Sans doute vous est il opportun de vous croire
    A cet instant précis un être d’arrogance
    Se gaussant de ces choses de noble mémoire
    Défendant les indignes de votre indulgence

    Clotaire : Ainsi mon cher ami, il vous plait à penser
    Que je me puisse croire au-delà de nos maîtres
    Me fourvoyant ainsi de manière insensée
    Combien lors vous puissiez aussi mal me connaître
    Je n’ai de prétention qu’à garder l’esprit libre
    M’ouvrant à toute foi, n’en méprisant aucune
    Je veux en toutes choses trouver l’équilibre
    Apprendre à discerner les vertus de chacune


    Valence : Je comprends qu’en ces mots vous remettez en cause
    Les croisades menées contre les Sarrasins
    A nos grands chevaliers votre thèse s’oppose
    Je sache vos aïeux en compter quelques uns

    Clotaire : Il est vrai en effet qu’en ma longue lignée
    Je dénombre sans honte maintes chevaleries
    Cependant aujourd’hui, pourquoi donc le nier
    Ils ont du se livrer à de moult tueries
    Nantis comme vous l’êtes, de nobles intentions
    Emanant de leur pape et du bon Roi Louis
    Qui les voulaient admettre en grande soumission
    A l’Eglise de Rome, autre étant inouïe !

    Valence : Huguenots, Sarrasins et Juifs aussi peut-être ?
    Les meurtriers du Christ ont-ils grâce à vos yeux ?

    Clotaire : Vous donnez ce crédit encore à vos ancêtres ?
    Les Romains seuls, crucifièrent le fils de Dieu


    Valence : Souffrez que je m’en aille aussitôt sur le champ
    J’ai honte à vous ouïr exprimer de la sorte
    Vos propos saugrenus en leur venin crachant
    Sans tarder je franchis sans détour votre porte

    Clotaire : Fuyez mon bien aimé, je ne vous chasse point
    Gardez votre rancœur en vôtre âme bornée
    Quoiqu’il puisse arriver là où l’avenir point
    Vos convictions fermées s’y verront ajournées






    FIN de l’acte I








































    Acte II

    Clotaire se rend chez Marsan, là il tombe nez à nez sur a fille Sophie, dont il est amoureux. La scène se passe dans le jardin de Marsan.


    Clotaire : Grand pardon, gente dame, il s’en fallut de peu !
    J’ai failli percuter votre noble céans

    Sophie : Point ne soyez confus surtout mon cher Monsieur
    Il ne fut rien en vous qui sembla mal séant

    Clotaire : Comme il m’est tendre et doux que de vous entrevoir
    Madame, même si je cherchais votre père
    De voir votre personne je n’eusse osé le croire
    Tant cela m’eut paru aussi folle chimère

    Sophie : Quelle galanterie ! Dusse ai je m’empourprer ?
    Sous tant de flatteries il me monte des fièvres
    Où puissiez-vous trouver en moi telle vêprée
    Tant ces mots me font aise au sortir de vos lèvres

    Clotaire : Vous n’êtes que douceur, grâce et tendre beauté
    Il sied au sol foulé de porter tous vos pas
    Tant leur flot est léger en toute agilité
    Et le soleil se flatte à dorer vos appâts
    Le vent vous caressant s’enivre à vos parfums
    Il n’est d’aucun oiseau qui ne vous jalousât
    Tant votre chant nous berce en son Ut au plus fin
    La pluie sur vos cheveux en perles se posa
    Je n’ose ici Madame, vous livrer l’émoi
    Qui gonfle ma poitrine à trop y sentir battre
    Mon cœur prêt à se rompre à ne m’être plus moi
    En un combat si lourd où je ne puis combattre

    Sophie : Cessez mon tendre ami, ces louanges si hautes
    Desquelles je me sens indigne en tous leurs sens
    Je n’y puis que rougir à me sentir en faute
    Devant tant de noblesse à me placer en transe
    Souffrez que je m’émeuve à votre émoi charmant
    Qui m’emplit de fierté à vous ouïr de la sorte
    Vous me semblez sincère en votre cœur aimant
    Et j’y trouve un bien être tant ces choses m’importent

    Clotaire : Entendez-vous le chant qui de mon cœur s’élève ?
    A vous voir me sourire de plaisante façon

    Sophie : Je l’entends, il me semble, ici et dans mes rêves
    Il fraie avec le mien en commune chanson

    Clotaire : Ainsi donc vous m’aimez sans le moindre dilemme
    Vous êtes-vous éprise depuis combien de temps ?

    Sophie : Je sais depuis toujours, qu’en pensée je vous aime
    Je le comprends ici, face à vous, à l’instant

    Clotaire : Ô ma douce, ma mie, qu’à mon cœur il est tendre
    De vous savoir ainsi prompte à me reconnaître
    Vous que j’ai dû chercher et que j’ai su attendre
    Et qui venez enfin alors de m’apparaître
    J’ignorais à quel point vous me pussiez aimé
    Lorsque je vous croisais au détour d’une rue
    Que mon cœur chancelant se voulait arrimer
    Au vôtre sans répit dès qu’il m’eut apparu
    Je n’étais que manant, étranger et sans but
    Errant vaille que vaille au hasard de la vie
    Presque un gueux oublié, condamné au rebus
    N’ayant plus d’idéal et pas le moindre avis
    Un jour que vous vinssiez auprès de votre père
    Quémander quelques pièces au but de charité
    J’ai su que je trouvais en vous quelque repère
    Et qu’il me faudrait lors ne jamais vous quitter
    C’est depuis ce jour là que je me viens ébattre
    Autour de vos jardins et près de votre cour
    Espérant vous croiser en l’idée opiniâtre
    Que de vous admirer et de vous faire la cour
    Afin qu’un jour béni vous me fissiez honneur
    Par un « oui » d’accepter de m’offrir votre main
    Faisant de moi un homme au plus grand des bonheurs
    De poursuivre sans cesse avec vous le chemin

    Sophie : Je serais honoré mon ami, mon très cher
    De prendre votre nom dès lors que mon aïeul
    Vous aura accordé ma main et je suggère
    Que vous puissiez vous rendre sitôt à son seuil

    Clotaire : Oh ! J’y vais de ce pas tant l’angoisse m’oppresse
    A la crainte de voir m’opposer un refus


    Sophie : Ne craignez point Amour ! Tant il lui semble en presse
    A me voir bienheureuse avec qui que ce fût !





    Au hasard des jardins, Clotaire rencontre le Duc de Marsan.


    Clotaire : Pardon Monsieur le Duc de vous importuner
    Mais j’ai en toute urgence et sans vous empresser
    A vous entretenir sans trop vous étonner
    D’un sujet fort enclin à vous intéresser
    Je viens vous demander sans le moindre détour
    La main de votre fille, objet de ma passion
    Vous assurant, Monsieur, la promesse en retour
    Œuvrer à son bonheur sera mon obsession


    Marsan : Monsieur, je vous sais gré de si noble vouloir
    Et je sache de vous tant de précieux effets
    J’aurais mauvaise grâce aux vertus à valoir
    A ne point discerner en vous l’être parfait
    L’homme sage et discret aux dires de ma fille
    Nanti d’un héritage loyal en toutes formes
    Aussi vous offrirais-je la main de ma fille
    Dès votre conversion aux lois de la réforme

    Clotaire : Je reste abasourdi de telle transaction
    Comment pouvez-vous donc oser me soudoyer
    Si j’éprouve respect envers vos convictions
    En reniant mon culte je serais dévoyé
    Ce serait abjurer les dogmes de mes pairs
    Tout ce qui alimente en moi force et vertu
    Mes précieuses valeurs, mes plus nobles repères
    Richesses de toujours que ma foi m’institue

    Marsan : Je constate avec peine votre désintérêt
    Ma fille vaudrait donc moins que vos convictions
    Vous n’y trouvez donc point d’aussi précieux attraits
    Sacrifiant dès lors votre belle passion

    Clotaire : Monsieur vous me voyez ici désappointé
    Je croyais gentilhomme l’auteur de ma Mie
    En constatant l’absence de votre dignité
    Je souffre de vous voir d’indulgence, insoumis

    Marsan : Ainsi vous seriez donc comme tous vos semblables
    Abject, intolérant envers les Calvinistes
    Nous trouvant en tous points, en tous lieux méprisables
    Quoique envers mon enfant l’inclinaison subsiste

    Clotaire : Je vous dois le respect, Duc à bien des égards
    Mais je ne sache point vous avoir demander
    De convertir Sophie, de peur que ne s’égare
    A l’infidélité son âme, à s’amender
    En aucune façon je n’ai, ici, Monsieur
    Livrer quelque mépris face à votre croyance
    Aussi, au risque là de sembler audacieux
    C’est vous seul qui jouez de votre intolérance

    Marsan : Il suffit, insolant, perfide, je vous chasse
    De ma fille jamais n’aurez le privilège
    De convoler en noces, puisque de cette grâce
    Vous me semblez indigne à trop de sortilèges

    Clotaire : Ci fait, je prends congé sans la moindre rancœur
    Peiné de ne voir point en vous la grandeur d’âme
    Que l’on m’avait décrite partout de grand cœur
    Loin de me résigner, je ne vous sache infâme
    Je vous ferai un jour entendre la raison
    Si votre cœur nourrit vraiment pour votre fille
    Sentiment aussi fort que mon inclinaison
    Nous voulons tous les deux son bonheur sans resquille


    Sophie qui rôde à proximité vient au devant de celui auquel son cœur aspire.

    Sophie : Alors mon bel ami, quelles sont les nouvelles ?
    Mon père vous a-t-il permis notre hyménée ?

    Clotaire : Hélas ma tendre aimée, les choses sont cruelles
    A n’être point unis, nous semblons condamnés

    Sophie : Pourquoi diable l’amour serait-il interdit ?
    Narrez moi la teneur de la conversation
    Il me tarde à savoir ce qu’il vous aura dit
    Parlez, je vous en prie sans nulle restriction


    Clotaire : Ô ma douce, ma mie, votre père est injuste
    C’est un homme sans cœur qui ne transige rien


    Sophie : Comment ! Vous insultez un être des plus justes
    Celui qui m’enseigna avec soin tant de biens

    Clotaire : Je crains qu’il ne vous faille le reconsidérer
    Il me somme en conscience de me convertir
    Avant de consentir et se voir adhérer
    Au projet de l’amour si prompt à nous unir

    Sophie : Mais convertissez-vous et puis finissons-en !
    Qu’importe aux yeux de Dieu le nom de votre foi

    Clotaire : Qu’il vous parait aisé de penser au présent
    Qu’on puisse transiger sans renoncer à soi
    La foi nourrit mon être en toute condition
    Elle me revêt, me hante et de tout me révèle
    Me guidant pas à pas à maintes occasions
    Et lorsque point le mal elle me donne des ailes
    Comment eussiez-vous pu me la voir abolir
    En oubliant ainsi tout ce qu’on m’enseigna
    S’il advint que parfois Rome se vit faillir
    Jamais de la servir il ne m’en dédaigna

    Sophie : Je vous sache critique pourtant de moult points
    On vous entend partout médire de votre Eglise


    Clotaire : Je la voudrais meilleure, accordant plus de soin
    A tous ceux qu’elle adjuge, à ceux qu’elle méprise

    Sophie : Il vous est reproché d’étudier Calvin
    On dit que ses notions se pourraient vous séduire

    Clotaire : J’ai lu ses théories, l’effet ne fut pas vain
    Il faut des autres thèses apprendre et s’en instruire

    Sophie : Vous ne condamnez point l’esprit de mes croyances
    Alors se pourrait-il que vous les épousiez ?

    Clotaire : Je respecte en effet toutes vos différences
    Il serait mal séant que vous en abusiez
    En dépit de l’amour qu’à votre égard j’éprouve
    S’il est vrai que pour vous j’irais toucher le ciel
    Ne suppliez donc point qu’ainsi je vous le prouve
    En me priant alors de n’être plus fidèle

    Sophie : Alors mon tendre aimé serions-nous donc maudits ?
    Puisque nul ne pourra troquer sa dévotion
    Notre amour n’aura lors, plus le moindre crédit
    Vous renoncez à moi en toute soumission

    Clotaire : Détrompez vous ma mie, je me battrais pour vous
    J’affronterai le Duc en grande fermeté
    Sans agressivité je promets, je l’avoue
    Votre amour me tient force, espoir et liberté
    Nul ne saurait me taire ni plus me soumettre
    Je ne choisirai point entre vous et ma foi
    Puisqu’en mon cœur les deux ne me sont qu’un seul maître
    Et je vous choisis donc avec elle pour loi


    Sophie : Tant de grâce me comble en si noble attention
    Mais je crains, mon ami, votre foi téméraire
    Comment pussiez-vous donc, à moins de contrition
    Retourner mon aïeul d’aussi souple manière
    Je le sais de toujours, ancré à ses sentences
    Il ne transige point dès lors qu’il a tranché
    Puisque tout comme lui vous tenez à l’outrance
    Il n’est aucune issue à ce cruel marché.

    Clotaire : Si peu n’ayez ma mie, de confiance envers moi
    Qu’à l’échec il vous semble mon dessein voué
    Croyez en ma parole qui s’abreuve d’émoi
    Et puissiez-vous un jour d’amour vous en louer
    Car je n’aurai de cesse à œuvrer à ce but
    Tant que notre passion sera, de vous, nourrie
    J’irai livrer combat sans crainte des abus
    A toute adversité si l’amour me sourit

    Sophie : Vous avez, tendre amour, de moi confiance acquise
    Je prierai jusqu’au bout afin que Dieu vous aide
    A faire entendre enfin, toutes raisons requises
    La voix de la sagesse afin que le mur cède
    Souffrez que néanmoins je demeure soucieuse
    A connaître mon père en ses moindres détours
    Je n’en puis qu’admirer la ferveur ambitieuse
    Dont vous user sans fin pour sauver notre amour

    Clotaire : Croyez alors mon ange, en la grâce divine
    Si noble est le combat qui agite mon être
    Je n’y puis que toucher votre père, qu’il s’incline
    Et qu’à notre dessein il veuille se soumettre

    Sophie : Soit ! Allez mon amour, œuvrer à ce dessein
    Je patiente avec foi, j’attends notre victoire
    Je vous serai alors conquise et le cœur ceint
    De vouloir convoler pour notre belle gloire

    Ils se séparent.





    FIN de l’Acte II.







    ACTE III.

    Après ma mort de l’amiral Coligny, les Huguenots ourdissent un plan pour assassiner la reine 5 Catherine de Médicis) qu’ils jugent responsable ainsi que ses enfants et Henri de Navarre qu’ils estiment trop mou. (C’est le 23 août au soir). Cela arrive jusqu’aux oreilles de Catherine qui, pour se préserver décide le massacre de tous les chefs Huguenots, c’est le massacre de la Saint Barthélemy.

    La scène se passe chez le Duc de Marsan, quelques chefs de file se réunissent pour organiser l’assassinat de Catherine. Il y a là, le Baron Jean de Moscade, le Compte de Grinois, le Duc de Barfleur et le Duc de Marsan. Chacun use de sa supplique pour convaincre le Duc de Marsan qui semble opposé à ce terrible projet.

    Moscade : Il importe, Monsieur de rendre ici justice
    Afin que l’Amiral se vît enfin vengé

    Grinois : Vous devez vous rallier à tous ceux qui sévissent
    Au sein conspirateur où troupes sont rangées

    Marsan : Je ne puis acquiescer chose tant meurtrière
    Vous ne possédez point contre la Florentine
    Les certitudes acquises pour cet acte de guerre
    J’éprouve une aversion aux traques assassines

    Moscade : Allons Monsieur le Duc, il n’est rien à prouver
    Chacun sait son désir de nous anéantir
    Si nous n’agissons point elle saura trouver
    L’occasion à jamais afin d’y parvenir

    Grinois : Le Baron a raison, il nous faut sans tarder
    Briser tous ses desseins avant qu’elle nous détruise
    Il n’est d’autre manière de s’y hasarder
    Que lui trancher la gorge en saignant sa traîtrise

    Barfleur : Amis, je veux en être et tuer la Régente
    S’il le faut je tiendrai par moi-même la dague
    Qui la transpercera de façon si violente
    Qu’elle se repentira de si cruelle attaque

    Marsan : Allons ! Mes bons amis, la haine vous égare
    Il n’est pire bourreau que celui qui s’enfonce
    Au puits de la souffrance haineux à tous égards
    Puisqu’il n’a que l’horreur pour ultime réponse
    Veuillez attendre là toute investigation
    Et nous informerons le roi de ce forfait
    La justice suivra son cours sans restriction
    Et nous aviserons une fois satisfaits

    Grinois : La justice de qui ? Celle des catholiques
    Seriez-vous si naïf à croire en l’équité ?


    Moscade : Ces gens là sont des fats, ils n’ont aucune étique
    S’ils la jugent ils sauront bien vite l’acquitter

    Barfleur : Il faut la trucider, cette femme est le diable
    Douteriez-vous encor’ qu’elle tua votre beau frère ?

    Marsan : J’éprouve autant que vous un mépris ineffable
    Envers la misérable et ses complots pervers
    Serait-il opportun que de nous mettre à mal
    Envers le roi de France et le roi de Navarre
    Que nous pouvons soumettre à tout notre idéal
    Quoique la Médicis à la vertu s’effare.

    Moscade : Que pouvez-vous attendre de telle inertie
    Henri est un poltron sous le joug de la Reine
    Et il se livrera aux pires facéties
    Pouvant même abjurer si les dangers surviennent

    Grinois : Nous déplorons c’est vrai le manque d’allié
    Nul ne veut à la cour plaider notre ferveur
    Auriez-vous quelque ami qui saurait rallier
    Notre cause en admis auprès des décideurs

    Marsan : J’ai bien ce roturier fils de bonne famille
    Catholique fervent, d’esprit réprobateur
    Qui convoite avec fièvre la main de ma fille
    Que je puis assouplir par d’habiles vecteurs
    Donnez-moi quelques heures afin que j’y pourvoie
    Je vous en rendrais compte demain midi céans
    Veuillez me laisser seul à présent que je vois
    Le biais qu’il me faut prendre à l’égard du manant

    Une heure après Clotaire vient chez Marsan pour tenter de lui faire changer d’avis.

    Marsan : Ah ! Vous mon jeune ami, je vous allais quérir
    Je dois, de toute urgence, vous supplier d’une aide
    Si vous voulez ma fille, il vous doit d’obéir
    A cette condition il se peut que je cède

    Clotaire : Auriez-vous renoncé à me voir convertir ?
    Vous seriez vous nanti d’âme plus indulgente ?

    Marsan : Cessez d’être puéril, danger doit advenir
    Il se trame un complot pour tuer la Régente

    Clotaire : En seriez-vous peiné ? Elle vous est ennemie !
    Sa mort devrait, je crois aplanir vos projets !


    Marsan : Détrompez-vous mon cher, ce serait infamie !
    Ces sots vont mettre à mal la cour et ses sujets
    Ils risquent d’attirer sur nous toutes les foudres
    Provoquant l’avalanche de morts en nos rangs
    Pour peu qu’après les nôtres se veuillent en découdre
    Tout ne sera que sang, destin désespérant !

    Clotaire : Diantre ! Vous m’horrifiez ne parlant de la sorte !
    Que voudriez-vous donc que je fasse pour vous ?


    Marsan : Allez parler au roi, contez lui qu’il importe
    Qu’on juge l’assassin de l’Amiral, surtout


    Clotaire : Si j’y parviens alors, aurais-je votre fille
    Ne serait-ce point là un serment alléchant

    Marsan : Si vous y parvenez, sans la moindre resquille
    Je vous accorderais sa main là sur le champ !

    Clotaire : Je vais donc de ce pas voler de toute urgence
    Croyez que j’emploierai force de conviction
    Si le roi se refuse à toutes doléances
    J’userais d’argument étanche à l’objection


    Une heure après Clotaire revient affolé :

    Clotaire : Monsieur, je viens d’apprendre une affreuse nouvelle
    Catherine a eu vent du complot qui se trame
    Elle vient d’ordonner de manière officielle
    La mort de tous vos chefs, concevez-vous se drame ?
    Il vous faut sans tarder, votre fille et vous-même
    Quitter la capitale et vous en éloigner
    Les bourreaux sans égard envers celle que j’aime
    Sauront la trucider, je peux en témoigner


    Marsan : S’il est vrai, jeune ami, qu’on vous donne raison
    Je vous confie ma fille, sachez en prendre soin
    Moi je ne fuirai point, suppliant d’oraison
    Qu’en lieu sur vous pussiez la soustraire très loin

    Clotaire : Mais vous n’y pensez point, ils vous massacreront
    Ces chiens n’ont de respect du titre ni de l’âge


    Marsan : J’attendrai là mon sort je ne suis point poltron
    Ils devront me faire face en assénant l’outrage
    Clotaire : Je salue la bravoure ici qui vous honore
    Mais ne puis accepter telle résolution
    Vous êtes noble père de celle que j’adore
    A votre sacrifice j’émets quelque objection

    Marsan : Il suffit jeune ami ! Faites ce que j’ordonne
    Je vous offre ma fille aux fins de l’hyménée
    Qu’à votre religion à ce jour elle s’adonne
    Et comblez la sans fin puisque tant vous l’aimez
    Je ne suis qu’un vieil homme et vous en êtes digne
    Vous me témoignez là si belle loyauté
    Je ne puis que mourir et mon cœur se résigne
    A m’évanouir en paix la sachant bien dotée

    A ce moment Sophie qui ignore tout, entre :


    Sophie : Qu’est ce donc là mon père ? De quoi conversiez-vous ?
    Vous me semblez enclin à la mélancolie
    Se puit-il qu’il vous prît un dessein des plus fous
    Que l’un de vous deux parle, quel grand secret vous lie ?


    Clotaire : Monsieur, il vous faut là lui révéler l’affaire
    Point ne la laissez donc en totale ignorance


    Sophie : Parlez ! Vous mon amour, qu’avez-vous à me taire ?
    Il se trame, je sens, quelques extravagances

    Clotaire : Ma mie, il vous faut fuir, il pèse des menaces
    Votre père me prie de vous mettre en lieu sur
    Souffrez que je vous prenne de façon tenace
    Afin de vous soustraire à la moindre blessure

    Sophie : Comment est-ce possible ? Qui nous voudrait tuer ?
    Aurait-on là commis quelque crime inexpiable ?

    Clotaire : Certains chefs Huguenots auraient ainsi conspué
    Envers notre Régente, cette femme est le Diable !
    Apprenant le complot, elle veut exécuter
    Tous ceux de votre père afin de les éteindre
    Votre père et vous-même auriez été cités
    Il se refuse à fuir, je puis le contraindre

    Sophie : Point ne serait question de vous abandonner
    Père je vous supplie à genoux de nous suivre
    Comment pourrais-je un jour ainsi me pardonner
    De vous avoir laisser ! Dieu veut qu’on vous délivre !



    Marsan : Mon enfant, il vous faut à présent m’obéir
    Suivez ce gentilhomme afin de convoler
    Vous saurez abjurer afin que de servir
    Avec lui tous ses dogmes à n’en d’aucun violer

    Sophie : Que nenni ! Très cher père, en dépit du respect
    Qu’il sied que je vous doive en digne jeune fille
    Je ne pourrais quitter la place en toute paix
    Qu’en vos deux compagnies ancrée jusqu’aux chevilles

    Clotaire : Mamour, vous vous devez ainsi de vous soumettre
    Au vouloir paternel, entendre son avis
    A cette déraison que vous devez admettre
    Allons, ne tardons point, venez je vous ravis

    Sophie : Je ne puis le laisser, Clotaire vous m’aimez
    Souffrez qu’à mon vouloir il faille consentir

    Clotaire : Mon ange, il se fait tard votre vie doit primer
    Je les sais qui s’approchent pour vous anéantir


    Sophie : Je prie Dieu qu’il m’entende afin de le sauver
    Sachez mon bel amour qu’en vous devenant femme
    Je n’abjurerai point, je tiens à préserver
    Tout ce qu’il m’enseigna de vertus jusqu’à l’âme

    Clotaire : Il en sera ainsi que vous le désirez
    Puisque telle vous êtes et telle je vous aime
    Préservez vos vertus, je puis vous assurer
    Que tous mes vœux d’amour s’allieront à ce thème.








    FIN de l’Acte III



































    Acte IV –


    Après le massacre, Clotaire héberge Sophie. Valence vient tenter de justifier le massacre à Clotaire qui, excédé lui conte ce qu’il ressent.


    Valence : Comme je suis bien aise ici de vous trouver
    J’ai craint pour votre vie sachant vos amitiés
    Je sache l’aversion que lors vous éprouver
    Envers l’excès de zèle au manque de pitié
    De ceux qui ordonnèrent ces douloureux sévices
    Même si je répugne à ce sang trop versé
    Croyez qu’il faut pourtant parfois des sacrifices
    Afin de parvenir à évangéliser

    Clotaire : Je regarde Paris en ces lieux désertés
    Il n’est que sang partout aux détours de ses rues
    Des corps gisent en masse aux pavés affectés
    Partout la mort s’inhale en ses odeurs courues
    Certains parfois gémissent en flots douloureux
    Avions-nous donc raison de nous croire meilleurs
    Cela justifiait-il tant de vies sacrifiées
    J’en frémis, j’en vomis sur ce tableau d’horreur
    Ne sachant aujourd’hui à quel Dieu me fier
    Fallait-il un exemple ? N’est-il qu’une vérité ?
    Dieu n’a-t-il pour enfant qu’engeance catholique ?
    N’aime-t-il point les hommes en leur diversité ?
    Diverses notes engendrent la même musique
    J’ai vu tous ces bourreaux au hasard des quartiers
    Si fiers que d’accomplir cette tâche cruelle
    Egorgeant ça et là sans la moindre pitié
    Ceux qu’ils croyaient impies, païens ou infidèles
    Ils arboraient l’allure de vaillants guerriers
    Tous certains de remplir une noble mission
    Puis revenant sereins en leur humble terrier
    La conscience apaisée sans haine ni passion.
    Qui est le plus barbare en telle ignominie,
    Le maître qui l’ordonne ou son exécutant ?
    Je n’y puis faire un choix, si lourde est l’infamie
    Les victimes toujours étaient les protestants
    Vous me dites, Monsieur qu’il faut des sacrifices
    Afin que d’imposer les règles d’évangiles
    Pourtant même nourri sous les meilleurs offices
    Qui veut donner la mort n’est qu’odieux imbécile
    Avons-nous oublié les saintes écritures ?
    Le « Tu ne Tueras Point » se pourrait-il renier
    Pourrions-nous sans remord jouer de forfaiture
    Sans nulle compte à rendre au jugement dernier
    Aux prétextes que Dieu aurait tracé sa route
    Evacuant à jamais tous les non catholiques
    Permettant de juger et sans le moindre doute
    Toute autre religion en tout ce qu’elle implique
    Non ! Je ne puis, Monsieur, accepter votre thèse
    Me résoudre à cela serait me renier
    De pouvoir mettre ainsi des vies en parenthèse
    Plaçant toutes les têtes au même panier

    Valence : Mais l’Eglise nous dit qu’il n’est qu’un seul Vrai Dieu
    Ceux qui refusent ici la voie de soumission
    S’exposent à ses foudres sur terre comme aux Cieux


    Clotaire : Foutaise que cela, l’Eglise et ses notions !


    Valence : Vous blasphémez, Monsieur, contre la Sainte Mère
    Elle nous est refuge et nous guide en tous points


    Clotaire : Et le pape se veut nous être le Saint Père
    Infaillible et sans tache, rien de mieux ni de moins
    Etes-vous donc naïf que de croire cela ?
    On nous berce depuis tant de générations
    Avec tous ces préceptes sans y mettre un holà
    En nourrissant la haine avec tant de passion
    Nos ancêtres ont cru en ce flot d’inepties
    Afin de massacrer des Juifs, des Sarrasins
    Pour combien d’hérésies ou de dogmes précis
    L’Eglise fera-t-elle de nous des assassins ?

    Valence : Il suffit mon ami, vos propos me ré pulsent
    Vous profanez la foi, socle de notre histoire
    En entendant ces mots mon âme se révulse
    J’ai honte pour vos pères et leur noble mémoire

    Clotaire : Moi j’ai honte pour eux de leur ignominie
    Tant leur folle ignorance les a rendu cruels
    Ne conjuguant l’Amour qu’avec parcimonie
    Reniant là leur essence, leur flux intellectuel

    Valence : Ainsi donc vous n’avez que mépris et que honte
    Envers ceux qui tissèrent votre généalogie
    Ce qui forge l’histoire en tout ce qu’elle raconte
    Semble n’être pour vous qu’une idéologie

    Clotaire : Je méprise les actes en ce qu’ils ont d’horrible
    Ceux qui les perpétuent ne sont point haïssables
    Dès lors qu’ils pussent croire aux ordres infaillibles
    La volonté de Dieu étant insaisissable
    Il faut de notre histoire, savoir puiser le fond
    En extraire les maux, toutes les circonstances
    En tirer des leçons au sens le plus profond
    Et bâtir un futur sans feindre l’ignorance
    Sachez aussi Monsieur, que nul n’est infaillible
    Pas même le Saint Père, pas plus que notre Eglise
    Il faut, des testaments, bien comprendre la bible
    A la crédulité, nulle âme n’est soumise
    Il faudrait être fat, sot ou même puéril
    Pour croire sans douter tout ce qu’on nous assène
    Ni remettre en question quelques dogmes subtils
    Puisqu’ils ne sont que fruits de réflexions humaines
    On doit, de nos esprits évaluer la somme
    Afin que d’y trouver l’once de vérité
    C’est là notre noblesse, notre richesse d’homme
    Nous gagnerons alors en solidarité
    Et plus jamais personne ne devra subir
    L’exclusion, la poursuite, le mal intolérant
    Nous devons travailler, ériger l’avenir
    Qu’à nos fils il leur semble un peu plus espérant.


    A ce moment Sophie entre dans la pièce. Valence dégaine son épée.


    Valence : Serait-ce la félonne qui vous eut perverti ? (Il la transperce)
    Voici ton châtiment pernicieuse sorcière !
    Je vous eus, cher ami, pourtant bien averti
    Je devais préserver votre âme salutaire !

    Clotaire : Quel horrible forfait venez-vous de commettre !
    Je vous cru de longtemps mon plus fidèle ami
    Je vous retrouve là tel un ignoble traître
    Je reste démuni devant telle infamie

    Sophie : Sont-ce là vos amis, des gens aussi cruels
    Qu’il leur faille pourfendre tous ceux que vous aimez
    Habités par la haine et le cœur plein de fiel
    En ignorant l’amour en tous lieux essaimé

    Clotaire : Ne parlez plus mamour, préservez votre souffle
    Qu’on appelle un docteur, diable que font ils donc ?
    Nous allons vous sortir très vite de ce gouffre
    Ceci vient par ma faute, j’implore votre pardon


    Sophie : Je ne puis pardonner ce qui de vous n’incombe
    Vous m’êtes, fol amour, un présent si précieux
    S’il advint qu’à ce jour à la mort je succombe
    Je saurais vous aimer bien au-delà des Cieux

    Clotaire : Ne mourrez point ma mie, ô je vous en conjure !
    A l’idée du bonheur il vous faut arrimer
    Je vous serai servant dévoué, je le jure
    Sachez que je vous aime autant que vous m’aimez


    Sophie : Ces mots me sont caresses en effleurant mon être
    A n’y plus ressentir la douleur qui me ronge
    Je m’envole sans crainte et Dieu peut m’apparaître
    Vos traits me seront lors bel et ultime songe

    Valence : Pardonnez mon ami de vous rendre souffrance
    Il me fallait expier ce mal qui vous dévore

    Clotaire : Vous n’avez rien compris en vôtre âme d’errance
    Votre cœur entretient des idées que j’abhorre
    Si lors je vous épargne en dépit des rancoeurs
    Ce n’est que pour mémoire d’une belle amitié
    Puissiez-vous prier Dieu qu’il germe en votre cœur
    Un peu de tolérance et de vous j’ai pitié
    A présent je vous chasse avant que d’être enclin
    Aux folies meurtrières qui se voudraient naître
    A l’encontre de vous pour mon pire déclin
    Puisque je ne saurais alors me reconnaître

    Sophie : Vous devez pardonner tous ces flots de démence
    Je sache votre cœur prompt à ne point honnir
    Qu’à ne point pardonner vous seriez en souffrance
    Puisse de vous la paix s’éprendre et s’y tenir

    Clotaire : Votre cœur en vertus s’honore sans ombrage
    Vos propos conciliants tendent à le prouver
    Et votre âme si pieuse dissipe en moi la rage
    Qu’il est noble mon cœur de vous avoir trouvé.
    Avec tant de fierté au-delà de la mort
    Je saurais vous aimer en dépit du chagrin
    Qui brise tout mon être autant qu’il vous dévore
    Liés par notre amour au sein du même écrin

    Sophie : Adieu, et à bientôt mon tendre et fol amant
    Mon être se rassure à vous savoir sans haine
    Vous êtes brave et fort, gracieusement aimant
    Offrez-moi le baiser qui taira votre peine.


    Il l’enlace et lui offre un long baiser afin qu’elle s’éteigne dans ses bras.


    FIN de La Nuit Rouge


    MAI 2008. Vincent GENDRON









































































    Début | Page précédente | 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 | Page suivante | Fin
    [ Annuaire | VIP-Site | Charte | Admin | Contact vinny53poesie ]

    © VIP Blog - Signaler un abus