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La Nuit Rouge (pièce de théâtre)
30/03/2010 11:38
La Nuit Rouge
Pièce dramatique en 4 actes ayant pour thème principal la nuit du massacre de la Saint Barthélemy. Au matin du 23 août 1572, Augustin de Suresnes Duc de Valence rend visite à son ami Clotaire Emeric. Ce dernier qui convoite une place de prévôt des Citadelles, un titre très prisé, pour lequel, son ami très en vue à la cour pourrait lui rendre service, mais c’est surtout pour lui parler de la jeune fille qu’il a rencontrée qu’il a convié Valence afin de l’aider à obtenir un rendez-vous.
La scène se passe dans le grand salon de Clotaire.
Valence : Clotaire mon ami, quel bonheur de vous voir Il me tardait d’avoir enfin de vos nouvelles J’ai oui dire combien vous nourrissiez l’espoir D’être nommé prévôt auprès des Citadelles
Clotaire : Oh je me garde bien de fleurir quelque songe Il est tant murmuré dans les couloirs du Louvre Narré de vérités autant que de mensonges Au point de n’espérer rien que je ne découvre Je garde esprit serein car il n’est point exclu Qu’on m’offre sans tarder la place pressentie
Valence : Vous avez bien raison, rien n’en semble perclus Vous méritez vraiment de vous en voir nanti
Clotaire : Comme je vous rends grâce de si belle confiance Vous m’êtes si précieux de solide amitié
Valence : C’est le moins que je puisse en égards de créances Puisque vous ne m’offrez nulle chose à moitié
Clotaire : Brisons là mon ami, trêve de politesse J’ai, de toute importance, je l’avoue sur le champ A vous entretenir d’un sujet qui m’oppresse L’objet de tous mes rêves en tous points alléchants S’avère être un délice aux plus doux des attraits Un bijou plein de charme, une frêle colombe D’un visage si fin jusques aux moindres traits Au regard si profond qu’à la voir j’y succombe Sa voix mélodieuse à l’ouïe me ravit Son sourire m’éclaire en traçant son chemin Je goûte son parfum aux pas qu’elle gravit Il jaillit de son être un rien de surhumain
Valence : Parbleu mon bon ami, vous en êtes épris ! Jamais vous ne m’eussiez laissé tant d’impression A cette inclinaison vous donnez tant de prix Qu’on vous dirait nourrir une tendre passion
Clotaire : Croyez en, mon ami, ce que vous entendez Mon cœur vous a décrit les effets de l’émoi Qui fraient en mon esprit au point de vous mandez Afin que vous puissiez la convier pour moi
Valence : Sachez qu’en bien des points je vous suis serviteur Mais comment puis je ici vous être de secours ? Ignorant tout de celle qui prend votre cœur Puissiez-vous me donner le nom de cet amour ?
Clotaire : Elle se nomme Sophie, Comtesse de Marsan
Valence : N’est ce point la nièce de ce Coligny ? Ce Huguenot, ce fat, si fourbe et indécent Est-elle Calviniste aussi votre Sophie ?
Clotaire : Qu’elle appartienne ou non à cette religion Cela m’importe peu puisqu’elle détient mon cœur Il importe en revanche que nous partagions Notre félicité pour la chanter en chœur
Valence : Allons mon cher ami, mais vous déraisonnez Ces gueux sont des impies ils veulent notre perte Ils ourdissent afin de mieux vous prosterner Par d’habiles manières, voulant votre âme offerte J’imagine déjà leurs regards satisfaits En voyant la donzelle vous mettre à genoux Afin que de vous voir accomplir ce forfait Epouser l’hérésie, que vos âmes se nouent
Clotaire : Grand Dieu cher Augustin, seriez-vous affecté ? Pour ne voir que noirceur en tous lieux, en tout être En pensant que ces gens se pourraient délecter A me savoir épris, afin de me soumettre Ils sont aussi chrétiens que vous et moi le sommes En dépit des préceptes qui leurs tissent foi Appartenant de même à la race des hommes Obéissant à Dieu en divergeant de lois
Valence : Je constate, mon cher, qu’ils vous tiennent déjà La jeune demoiselle aurait si bien œuvré Qu’ainsi en leurs eaux troubles votre esprit nageât Vous m’en voyez alors fort contrit, désoeuvré
Clotaire : Augustin mon ami, votre raison s’égare Nul ne saurait corrompre ainsi ma force d’âme Pas même cette nymphe au plus doux des regards D’autres ont essayé par plus perverses trames
Valence : Oh ! Mais vous ignorez leurs armes diaboliques Et combien ils se peuvent user de stratagèmes Afin de pervertir en vous tout sens critique En anéantissant votre foi de baptême
Clotaire : Que vous ont-ils donc fait pour justifier la haine ? Qui souille vos propos en leurs excès de fiel Sont-ce quelques félons à l’engeance malsaine ? Qui vous auraient détruit jusqu’en vôtre essentiel Vous rugissez leurs noms quand vous les prononcez Vous les invectivez, vous leurs montrez les crocs Comme s’ils vous avaient d’un grand mal terrassé Comme s’ils n’étaient que vils, pourfendeurs ou escrocs Ô comme je vous plains, vous mon ami, mon maître Envers qui je nourris pourtant moult louanges Mais de vous ces propos je ne puis les admettre Est-ce vous qui parlez ? Je le crains, mais qu’entends-je ?
Valence : Mais ces traîtres renient les dogmes de l’Eglise En s’opposant au pape, à son autorité Ils refusent de croire en la Vierge promise Telle mère de Dieu en toute sainteté
Clotaire : Cela ferait-il d’eux, d’ignobles assassins ? Serait- il interdit aux hommes de douter ?
Valence : Ce serait là commettre un lourd péché malsain Si l’on blasphème ainsi on doit tout redouter !
Clotaire : Je ne vous pensais point sujet aussi crédule Pour avaler d’un trait autant de poudre aux yeux Vous me semblez du lot de ceux que l’on accule Aux niaiseries propices à la crainte de Dieu De celles que l’on sème afin de mieux tenir Les ouailles sous le joug de ces grands chefs d’Eglise Afin que d’éviter tout conflit à venir En Avignon déjà cela était de mise
Valence : Je ne vous connais plus, pitoyable Clotaire Vous pourfendez l’Eglise, usant de sacrilèges Vous anéantissez ses plus nobles mystères
Clotaire : Vous défendez, je vois, ses moindres privilèges Valence : Il suffit ! Vous ne respectez rien de sacré Je n’en puis supporter à l’instant davantage !
Clotaire : Je suis peiné de voir que vous fussiez outré A ne supporter point critique sans ambages !
Valence : Comme il vous semble aisé en séant de juger Vous croyant à l’abri de tous ces sortilèges Craignez qu’un jour maudit mal vous fût adjugé Car du courroux de Dieu plus rien ne vous protège Vous me voyez dévot, pleutre ou même crédule Maudissant de vos maîtres, le sage enseignement Feignant un esprit libre, devenant ridicule Afin de démontrer que l’Eglise, nous ment Sans doute vous est il opportun de vous croire A cet instant précis un être d’arrogance Se gaussant de ces choses de noble mémoire Défendant les indignes de votre indulgence
Clotaire : Ainsi mon cher ami, il vous plait à penser Que je me puisse croire au-delà de nos maîtres Me fourvoyant ainsi de manière insensée Combien lors vous puissiez aussi mal me connaître Je n’ai de prétention qu’à garder l’esprit libre M’ouvrant à toute foi, n’en méprisant aucune Je veux en toutes choses trouver l’équilibre Apprendre à discerner les vertus de chacune
Valence : Je comprends qu’en ces mots vous remettez en cause Les croisades menées contre les Sarrasins A nos grands chevaliers votre thèse s’oppose Je sache vos aïeux en compter quelques uns
Clotaire : Il est vrai en effet qu’en ma longue lignée Je dénombre sans honte maintes chevaleries Cependant aujourd’hui, pourquoi donc le nier Ils ont du se livrer à de moult tueries Nantis comme vous l’êtes, de nobles intentions Emanant de leur pape et du bon Roi Louis Qui les voulaient admettre en grande soumission A l’Eglise de Rome, autre étant inouïe !
Valence : Huguenots, Sarrasins et Juifs aussi peut-être ? Les meurtriers du Christ ont-ils grâce à vos yeux ?
Clotaire : Vous donnez ce crédit encore à vos ancêtres ? Les Romains seuls, crucifièrent le fils de Dieu
Valence : Souffrez que je m’en aille aussitôt sur le champ J’ai honte à vous ouïr exprimer de la sorte Vos propos saugrenus en leur venin crachant Sans tarder je franchis sans détour votre porte
Clotaire : Fuyez mon bien aimé, je ne vous chasse point Gardez votre rancœur en vôtre âme bornée Quoiqu’il puisse arriver là où l’avenir point Vos convictions fermées s’y verront ajournées
FIN de l’acte I
Acte II
Clotaire se rend chez Marsan, là il tombe nez à nez sur a fille Sophie, dont il est amoureux. La scène se passe dans le jardin de Marsan.
Clotaire : Grand pardon, gente dame, il s’en fallut de peu ! J’ai failli percuter votre noble céans
Sophie : Point ne soyez confus surtout mon cher Monsieur Il ne fut rien en vous qui sembla mal séant
Clotaire : Comme il m’est tendre et doux que de vous entrevoir Madame, même si je cherchais votre père De voir votre personne je n’eusse osé le croire Tant cela m’eut paru aussi folle chimère
Sophie : Quelle galanterie ! Dusse ai je m’empourprer ? Sous tant de flatteries il me monte des fièvres Où puissiez-vous trouver en moi telle vêprée Tant ces mots me font aise au sortir de vos lèvres
Clotaire : Vous n’êtes que douceur, grâce et tendre beauté Il sied au sol foulé de porter tous vos pas Tant leur flot est léger en toute agilité Et le soleil se flatte à dorer vos appâts Le vent vous caressant s’enivre à vos parfums Il n’est d’aucun oiseau qui ne vous jalousât Tant votre chant nous berce en son Ut au plus fin La pluie sur vos cheveux en perles se posa Je n’ose ici Madame, vous livrer l’émoi Qui gonfle ma poitrine à trop y sentir battre Mon cœur prêt à se rompre à ne m’être plus moi En un combat si lourd où je ne puis combattre
Sophie : Cessez mon tendre ami, ces louanges si hautes Desquelles je me sens indigne en tous leurs sens Je n’y puis que rougir à me sentir en faute Devant tant de noblesse à me placer en transe Souffrez que je m’émeuve à votre émoi charmant Qui m’emplit de fierté à vous ouïr de la sorte Vous me semblez sincère en votre cœur aimant Et j’y trouve un bien être tant ces choses m’importent
Clotaire : Entendez-vous le chant qui de mon cœur s’élève ? A vous voir me sourire de plaisante façon
Sophie : Je l’entends, il me semble, ici et dans mes rêves Il fraie avec le mien en commune chanson
Clotaire : Ainsi donc vous m’aimez sans le moindre dilemme Vous êtes-vous éprise depuis combien de temps ?
Sophie : Je sais depuis toujours, qu’en pensée je vous aime Je le comprends ici, face à vous, à l’instant
Clotaire : Ô ma douce, ma mie, qu’à mon cœur il est tendre De vous savoir ainsi prompte à me reconnaître Vous que j’ai dû chercher et que j’ai su attendre Et qui venez enfin alors de m’apparaître J’ignorais à quel point vous me pussiez aimé Lorsque je vous croisais au détour d’une rue Que mon cœur chancelant se voulait arrimer Au vôtre sans répit dès qu’il m’eut apparu Je n’étais que manant, étranger et sans but Errant vaille que vaille au hasard de la vie Presque un gueux oublié, condamné au rebus N’ayant plus d’idéal et pas le moindre avis Un jour que vous vinssiez auprès de votre père Quémander quelques pièces au but de charité J’ai su que je trouvais en vous quelque repère Et qu’il me faudrait lors ne jamais vous quitter C’est depuis ce jour là que je me viens ébattre Autour de vos jardins et près de votre cour Espérant vous croiser en l’idée opiniâtre Que de vous admirer et de vous faire la cour Afin qu’un jour béni vous me fissiez honneur Par un « oui » d’accepter de m’offrir votre main Faisant de moi un homme au plus grand des bonheurs De poursuivre sans cesse avec vous le chemin
Sophie : Je serais honoré mon ami, mon très cher De prendre votre nom dès lors que mon aïeul Vous aura accordé ma main et je suggère Que vous puissiez vous rendre sitôt à son seuil
Clotaire : Oh ! J’y vais de ce pas tant l’angoisse m’oppresse A la crainte de voir m’opposer un refus
Sophie : Ne craignez point Amour ! Tant il lui semble en presse A me voir bienheureuse avec qui que ce fût !
Au hasard des jardins, Clotaire rencontre le Duc de Marsan.
Clotaire : Pardon Monsieur le Duc de vous importuner Mais j’ai en toute urgence et sans vous empresser A vous entretenir sans trop vous étonner D’un sujet fort enclin à vous intéresser Je viens vous demander sans le moindre détour La main de votre fille, objet de ma passion Vous assurant, Monsieur, la promesse en retour Œuvrer à son bonheur sera mon obsession
Marsan : Monsieur, je vous sais gré de si noble vouloir Et je sache de vous tant de précieux effets J’aurais mauvaise grâce aux vertus à valoir A ne point discerner en vous l’être parfait L’homme sage et discret aux dires de ma fille Nanti d’un héritage loyal en toutes formes Aussi vous offrirais-je la main de ma fille Dès votre conversion aux lois de la réforme
Clotaire : Je reste abasourdi de telle transaction Comment pouvez-vous donc oser me soudoyer Si j’éprouve respect envers vos convictions En reniant mon culte je serais dévoyé Ce serait abjurer les dogmes de mes pairs Tout ce qui alimente en moi force et vertu Mes précieuses valeurs, mes plus nobles repères Richesses de toujours que ma foi m’institue
Marsan : Je constate avec peine votre désintérêt Ma fille vaudrait donc moins que vos convictions Vous n’y trouvez donc point d’aussi précieux attraits Sacrifiant dès lors votre belle passion
Clotaire : Monsieur vous me voyez ici désappointé Je croyais gentilhomme l’auteur de ma Mie En constatant l’absence de votre dignité Je souffre de vous voir d’indulgence, insoumis
Marsan : Ainsi vous seriez donc comme tous vos semblables Abject, intolérant envers les Calvinistes Nous trouvant en tous points, en tous lieux méprisables Quoique envers mon enfant l’inclinaison subsiste
Clotaire : Je vous dois le respect, Duc à bien des égards Mais je ne sache point vous avoir demander De convertir Sophie, de peur que ne s’égare A l’infidélité son âme, à s’amender En aucune façon je n’ai, ici, Monsieur Livrer quelque mépris face à votre croyance Aussi, au risque là de sembler audacieux C’est vous seul qui jouez de votre intolérance
Marsan : Il suffit, insolant, perfide, je vous chasse De ma fille jamais n’aurez le privilège De convoler en noces, puisque de cette grâce Vous me semblez indigne à trop de sortilèges
Clotaire : Ci fait, je prends congé sans la moindre rancœur Peiné de ne voir point en vous la grandeur d’âme Que l’on m’avait décrite partout de grand cœur Loin de me résigner, je ne vous sache infâme Je vous ferai un jour entendre la raison Si votre cœur nourrit vraiment pour votre fille Sentiment aussi fort que mon inclinaison Nous voulons tous les deux son bonheur sans resquille
Sophie qui rôde à proximité vient au devant de celui auquel son cœur aspire.
Sophie : Alors mon bel ami, quelles sont les nouvelles ? Mon père vous a-t-il permis notre hyménée ?
Clotaire : Hélas ma tendre aimée, les choses sont cruelles A n’être point unis, nous semblons condamnés
Sophie : Pourquoi diable l’amour serait-il interdit ? Narrez moi la teneur de la conversation Il me tarde à savoir ce qu’il vous aura dit Parlez, je vous en prie sans nulle restriction
Clotaire : Ô ma douce, ma mie, votre père est injuste C’est un homme sans cœur qui ne transige rien
Sophie : Comment ! Vous insultez un être des plus justes Celui qui m’enseigna avec soin tant de biens
Clotaire : Je crains qu’il ne vous faille le reconsidérer Il me somme en conscience de me convertir Avant de consentir et se voir adhérer Au projet de l’amour si prompt à nous unir
Sophie : Mais convertissez-vous et puis finissons-en ! Qu’importe aux yeux de Dieu le nom de votre foi
Clotaire : Qu’il vous parait aisé de penser au présent Qu’on puisse transiger sans renoncer à soi La foi nourrit mon être en toute condition Elle me revêt, me hante et de tout me révèle Me guidant pas à pas à maintes occasions Et lorsque point le mal elle me donne des ailes Comment eussiez-vous pu me la voir abolir En oubliant ainsi tout ce qu’on m’enseigna S’il advint que parfois Rome se vit faillir Jamais de la servir il ne m’en dédaigna
Sophie : Je vous sache critique pourtant de moult points On vous entend partout médire de votre Eglise
Clotaire : Je la voudrais meilleure, accordant plus de soin A tous ceux qu’elle adjuge, à ceux qu’elle méprise
Sophie : Il vous est reproché d’étudier Calvin On dit que ses notions se pourraient vous séduire
Clotaire : J’ai lu ses théories, l’effet ne fut pas vain Il faut des autres thèses apprendre et s’en instruire
Sophie : Vous ne condamnez point l’esprit de mes croyances Alors se pourrait-il que vous les épousiez ?
Clotaire : Je respecte en effet toutes vos différences Il serait mal séant que vous en abusiez En dépit de l’amour qu’à votre égard j’éprouve S’il est vrai que pour vous j’irais toucher le ciel Ne suppliez donc point qu’ainsi je vous le prouve En me priant alors de n’être plus fidèle
Sophie : Alors mon tendre aimé serions-nous donc maudits ? Puisque nul ne pourra troquer sa dévotion Notre amour n’aura lors, plus le moindre crédit Vous renoncez à moi en toute soumission
Clotaire : Détrompez vous ma mie, je me battrais pour vous J’affronterai le Duc en grande fermeté Sans agressivité je promets, je l’avoue Votre amour me tient force, espoir et liberté Nul ne saurait me taire ni plus me soumettre Je ne choisirai point entre vous et ma foi Puisqu’en mon cœur les deux ne me sont qu’un seul maître Et je vous choisis donc avec elle pour loi
Sophie : Tant de grâce me comble en si noble attention Mais je crains, mon ami, votre foi téméraire Comment pussiez-vous donc, à moins de contrition Retourner mon aïeul d’aussi souple manière Je le sais de toujours, ancré à ses sentences Il ne transige point dès lors qu’il a tranché Puisque tout comme lui vous tenez à l’outrance Il n’est aucune issue à ce cruel marché.
Clotaire : Si peu n’ayez ma mie, de confiance envers moi Qu’à l’échec il vous semble mon dessein voué Croyez en ma parole qui s’abreuve d’émoi Et puissiez-vous un jour d’amour vous en louer Car je n’aurai de cesse à œuvrer à ce but Tant que notre passion sera, de vous, nourrie J’irai livrer combat sans crainte des abus A toute adversité si l’amour me sourit
Sophie : Vous avez, tendre amour, de moi confiance acquise Je prierai jusqu’au bout afin que Dieu vous aide A faire entendre enfin, toutes raisons requises La voix de la sagesse afin que le mur cède Souffrez que néanmoins je demeure soucieuse A connaître mon père en ses moindres détours Je n’en puis qu’admirer la ferveur ambitieuse Dont vous user sans fin pour sauver notre amour
Clotaire : Croyez alors mon ange, en la grâce divine Si noble est le combat qui agite mon être Je n’y puis que toucher votre père, qu’il s’incline Et qu’à notre dessein il veuille se soumettre
Sophie : Soit ! Allez mon amour, œuvrer à ce dessein Je patiente avec foi, j’attends notre victoire Je vous serai alors conquise et le cœur ceint De vouloir convoler pour notre belle gloire
Ils se séparent.
FIN de l’Acte II.
ACTE III.
Après ma mort de l’amiral Coligny, les Huguenots ourdissent un plan pour assassiner la reine 5 Catherine de Médicis) qu’ils jugent responsable ainsi que ses enfants et Henri de Navarre qu’ils estiment trop mou. (C’est le 23 août au soir). Cela arrive jusqu’aux oreilles de Catherine qui, pour se préserver décide le massacre de tous les chefs Huguenots, c’est le massacre de la Saint Barthélemy.
La scène se passe chez le Duc de Marsan, quelques chefs de file se réunissent pour organiser l’assassinat de Catherine. Il y a là, le Baron Jean de Moscade, le Compte de Grinois, le Duc de Barfleur et le Duc de Marsan. Chacun use de sa supplique pour convaincre le Duc de Marsan qui semble opposé à ce terrible projet.
Moscade : Il importe, Monsieur de rendre ici justice Afin que l’Amiral se vît enfin vengé
Grinois : Vous devez vous rallier à tous ceux qui sévissent Au sein conspirateur où troupes sont rangées
Marsan : Je ne puis acquiescer chose tant meurtrière Vous ne possédez point contre la Florentine Les certitudes acquises pour cet acte de guerre J’éprouve une aversion aux traques assassines
Moscade : Allons Monsieur le Duc, il n’est rien à prouver Chacun sait son désir de nous anéantir Si nous n’agissons point elle saura trouver L’occasion à jamais afin d’y parvenir
Grinois : Le Baron a raison, il nous faut sans tarder Briser tous ses desseins avant qu’elle nous détruise Il n’est d’autre manière de s’y hasarder Que lui trancher la gorge en saignant sa traîtrise
Barfleur : Amis, je veux en être et tuer la Régente S’il le faut je tiendrai par moi-même la dague Qui la transpercera de façon si violente Qu’elle se repentira de si cruelle attaque
Marsan : Allons ! Mes bons amis, la haine vous égare Il n’est pire bourreau que celui qui s’enfonce Au puits de la souffrance haineux à tous égards Puisqu’il n’a que l’horreur pour ultime réponse Veuillez attendre là toute investigation Et nous informerons le roi de ce forfait La justice suivra son cours sans restriction Et nous aviserons une fois satisfaits
Grinois : La justice de qui ? Celle des catholiques Seriez-vous si naïf à croire en l’équité ?
Moscade : Ces gens là sont des fats, ils n’ont aucune étique S’ils la jugent ils sauront bien vite l’acquitter
Barfleur : Il faut la trucider, cette femme est le diable Douteriez-vous encor’ qu’elle tua votre beau frère ?
Marsan : J’éprouve autant que vous un mépris ineffable Envers la misérable et ses complots pervers Serait-il opportun que de nous mettre à mal Envers le roi de France et le roi de Navarre Que nous pouvons soumettre à tout notre idéal Quoique la Médicis à la vertu s’effare.
Moscade : Que pouvez-vous attendre de telle inertie Henri est un poltron sous le joug de la Reine Et il se livrera aux pires facéties Pouvant même abjurer si les dangers surviennent
Grinois : Nous déplorons c’est vrai le manque d’allié Nul ne veut à la cour plaider notre ferveur Auriez-vous quelque ami qui saurait rallier Notre cause en admis auprès des décideurs
Marsan : J’ai bien ce roturier fils de bonne famille Catholique fervent, d’esprit réprobateur Qui convoite avec fièvre la main de ma fille Que je puis assouplir par d’habiles vecteurs Donnez-moi quelques heures afin que j’y pourvoie Je vous en rendrais compte demain midi céans Veuillez me laisser seul à présent que je vois Le biais qu’il me faut prendre à l’égard du manant
Une heure après Clotaire vient chez Marsan pour tenter de lui faire changer d’avis.
Marsan : Ah ! Vous mon jeune ami, je vous allais quérir Je dois, de toute urgence, vous supplier d’une aide Si vous voulez ma fille, il vous doit d’obéir A cette condition il se peut que je cède
Clotaire : Auriez-vous renoncé à me voir convertir ? Vous seriez vous nanti d’âme plus indulgente ?
Marsan : Cessez d’être puéril, danger doit advenir Il se trame un complot pour tuer la Régente
Clotaire : En seriez-vous peiné ? Elle vous est ennemie ! Sa mort devrait, je crois aplanir vos projets !
Marsan : Détrompez-vous mon cher, ce serait infamie ! Ces sots vont mettre à mal la cour et ses sujets Ils risquent d’attirer sur nous toutes les foudres Provoquant l’avalanche de morts en nos rangs Pour peu qu’après les nôtres se veuillent en découdre Tout ne sera que sang, destin désespérant !
Clotaire : Diantre ! Vous m’horrifiez ne parlant de la sorte ! Que voudriez-vous donc que je fasse pour vous ?
Marsan : Allez parler au roi, contez lui qu’il importe Qu’on juge l’assassin de l’Amiral, surtout
Clotaire : Si j’y parviens alors, aurais-je votre fille Ne serait-ce point là un serment alléchant
Marsan : Si vous y parvenez, sans la moindre resquille Je vous accorderais sa main là sur le champ !
Clotaire : Je vais donc de ce pas voler de toute urgence Croyez que j’emploierai force de conviction Si le roi se refuse à toutes doléances J’userais d’argument étanche à l’objection
Une heure après Clotaire revient affolé :
Clotaire : Monsieur, je viens d’apprendre une affreuse nouvelle Catherine a eu vent du complot qui se trame Elle vient d’ordonner de manière officielle La mort de tous vos chefs, concevez-vous se drame ? Il vous faut sans tarder, votre fille et vous-même Quitter la capitale et vous en éloigner Les bourreaux sans égard envers celle que j’aime Sauront la trucider, je peux en témoigner
Marsan : S’il est vrai, jeune ami, qu’on vous donne raison Je vous confie ma fille, sachez en prendre soin Moi je ne fuirai point, suppliant d’oraison Qu’en lieu sur vous pussiez la soustraire très loin
Clotaire : Mais vous n’y pensez point, ils vous massacreront Ces chiens n’ont de respect du titre ni de l’âge
Marsan : J’attendrai là mon sort je ne suis point poltron Ils devront me faire face en assénant l’outrage Clotaire : Je salue la bravoure ici qui vous honore Mais ne puis accepter telle résolution Vous êtes noble père de celle que j’adore A votre sacrifice j’émets quelque objection
Marsan : Il suffit jeune ami ! Faites ce que j’ordonne Je vous offre ma fille aux fins de l’hyménée Qu’à votre religion à ce jour elle s’adonne Et comblez la sans fin puisque tant vous l’aimez Je ne suis qu’un vieil homme et vous en êtes digne Vous me témoignez là si belle loyauté Je ne puis que mourir et mon cœur se résigne A m’évanouir en paix la sachant bien dotée
A ce moment Sophie qui ignore tout, entre :
Sophie : Qu’est ce donc là mon père ? De quoi conversiez-vous ? Vous me semblez enclin à la mélancolie Se puit-il qu’il vous prît un dessein des plus fous Que l’un de vous deux parle, quel grand secret vous lie ?
Clotaire : Monsieur, il vous faut là lui révéler l’affaire Point ne la laissez donc en totale ignorance
Sophie : Parlez ! Vous mon amour, qu’avez-vous à me taire ? Il se trame, je sens, quelques extravagances
Clotaire : Ma mie, il vous faut fuir, il pèse des menaces Votre père me prie de vous mettre en lieu sur Souffrez que je vous prenne de façon tenace Afin de vous soustraire à la moindre blessure
Sophie : Comment est-ce possible ? Qui nous voudrait tuer ? Aurait-on là commis quelque crime inexpiable ?
Clotaire : Certains chefs Huguenots auraient ainsi conspué Envers notre Régente, cette femme est le Diable ! Apprenant le complot, elle veut exécuter Tous ceux de votre père afin de les éteindre Votre père et vous-même auriez été cités Il se refuse à fuir, je puis le contraindre
Sophie : Point ne serait question de vous abandonner Père je vous supplie à genoux de nous suivre Comment pourrais-je un jour ainsi me pardonner De vous avoir laisser ! Dieu veut qu’on vous délivre !
Marsan : Mon enfant, il vous faut à présent m’obéir Suivez ce gentilhomme afin de convoler Vous saurez abjurer afin que de servir Avec lui tous ses dogmes à n’en d’aucun violer
Sophie : Que nenni ! Très cher père, en dépit du respect Qu’il sied que je vous doive en digne jeune fille Je ne pourrais quitter la place en toute paix Qu’en vos deux compagnies ancrée jusqu’aux chevilles
Clotaire : Mamour, vous vous devez ainsi de vous soumettre Au vouloir paternel, entendre son avis A cette déraison que vous devez admettre Allons, ne tardons point, venez je vous ravis
Sophie : Je ne puis le laisser, Clotaire vous m’aimez Souffrez qu’à mon vouloir il faille consentir
Clotaire : Mon ange, il se fait tard votre vie doit primer Je les sais qui s’approchent pour vous anéantir
Sophie : Je prie Dieu qu’il m’entende afin de le sauver Sachez mon bel amour qu’en vous devenant femme Je n’abjurerai point, je tiens à préserver Tout ce qu’il m’enseigna de vertus jusqu’à l’âme
Clotaire : Il en sera ainsi que vous le désirez Puisque telle vous êtes et telle je vous aime Préservez vos vertus, je puis vous assurer Que tous mes vœux d’amour s’allieront à ce thème.
FIN de l’Acte III
Acte IV –
Après le massacre, Clotaire héberge Sophie. Valence vient tenter de justifier le massacre à Clotaire qui, excédé lui conte ce qu’il ressent.
Valence : Comme je suis bien aise ici de vous trouver J’ai craint pour votre vie sachant vos amitiés Je sache l’aversion que lors vous éprouver Envers l’excès de zèle au manque de pitié De ceux qui ordonnèrent ces douloureux sévices Même si je répugne à ce sang trop versé Croyez qu’il faut pourtant parfois des sacrifices Afin de parvenir à évangéliser
Clotaire : Je regarde Paris en ces lieux désertés Il n’est que sang partout aux détours de ses rues Des corps gisent en masse aux pavés affectés Partout la mort s’inhale en ses odeurs courues Certains parfois gémissent en flots douloureux Avions-nous donc raison de nous croire meilleurs Cela justifiait-il tant de vies sacrifiées J’en frémis, j’en vomis sur ce tableau d’horreur Ne sachant aujourd’hui à quel Dieu me fier Fallait-il un exemple ? N’est-il qu’une vérité ? Dieu n’a-t-il pour enfant qu’engeance catholique ? N’aime-t-il point les hommes en leur diversité ? Diverses notes engendrent la même musique J’ai vu tous ces bourreaux au hasard des quartiers Si fiers que d’accomplir cette tâche cruelle Egorgeant ça et là sans la moindre pitié Ceux qu’ils croyaient impies, païens ou infidèles Ils arboraient l’allure de vaillants guerriers Tous certains de remplir une noble mission Puis revenant sereins en leur humble terrier La conscience apaisée sans haine ni passion. Qui est le plus barbare en telle ignominie, Le maître qui l’ordonne ou son exécutant ? Je n’y puis faire un choix, si lourde est l’infamie Les victimes toujours étaient les protestants Vous me dites, Monsieur qu’il faut des sacrifices Afin que d’imposer les règles d’évangiles Pourtant même nourri sous les meilleurs offices Qui veut donner la mort n’est qu’odieux imbécile Avons-nous oublié les saintes écritures ? Le « Tu ne Tueras Point » se pourrait-il renier Pourrions-nous sans remord jouer de forfaiture Sans nulle compte à rendre au jugement dernier Aux prétextes que Dieu aurait tracé sa route Evacuant à jamais tous les non catholiques Permettant de juger et sans le moindre doute Toute autre religion en tout ce qu’elle implique Non ! Je ne puis, Monsieur, accepter votre thèse Me résoudre à cela serait me renier De pouvoir mettre ainsi des vies en parenthèse Plaçant toutes les têtes au même panier
Valence : Mais l’Eglise nous dit qu’il n’est qu’un seul Vrai Dieu Ceux qui refusent ici la voie de soumission S’exposent à ses foudres sur terre comme aux Cieux
Clotaire : Foutaise que cela, l’Eglise et ses notions !
Valence : Vous blasphémez, Monsieur, contre la Sainte Mère Elle nous est refuge et nous guide en tous points
Clotaire : Et le pape se veut nous être le Saint Père Infaillible et sans tache, rien de mieux ni de moins Etes-vous donc naïf que de croire cela ? On nous berce depuis tant de générations Avec tous ces préceptes sans y mettre un holà En nourrissant la haine avec tant de passion Nos ancêtres ont cru en ce flot d’inepties Afin de massacrer des Juifs, des Sarrasins Pour combien d’hérésies ou de dogmes précis L’Eglise fera-t-elle de nous des assassins ?
Valence : Il suffit mon ami, vos propos me ré pulsent Vous profanez la foi, socle de notre histoire En entendant ces mots mon âme se révulse J’ai honte pour vos pères et leur noble mémoire
Clotaire : Moi j’ai honte pour eux de leur ignominie Tant leur folle ignorance les a rendu cruels Ne conjuguant l’Amour qu’avec parcimonie Reniant là leur essence, leur flux intellectuel
Valence : Ainsi donc vous n’avez que mépris et que honte Envers ceux qui tissèrent votre généalogie Ce qui forge l’histoire en tout ce qu’elle raconte Semble n’être pour vous qu’une idéologie
Clotaire : Je méprise les actes en ce qu’ils ont d’horrible Ceux qui les perpétuent ne sont point haïssables Dès lors qu’ils pussent croire aux ordres infaillibles La volonté de Dieu étant insaisissable Il faut de notre histoire, savoir puiser le fond En extraire les maux, toutes les circonstances En tirer des leçons au sens le plus profond Et bâtir un futur sans feindre l’ignorance Sachez aussi Monsieur, que nul n’est infaillible Pas même le Saint Père, pas plus que notre Eglise Il faut, des testaments, bien comprendre la bible A la crédulité, nulle âme n’est soumise Il faudrait être fat, sot ou même puéril Pour croire sans douter tout ce qu’on nous assène Ni remettre en question quelques dogmes subtils Puisqu’ils ne sont que fruits de réflexions humaines On doit, de nos esprits évaluer la somme Afin que d’y trouver l’once de vérité C’est là notre noblesse, notre richesse d’homme Nous gagnerons alors en solidarité Et plus jamais personne ne devra subir L’exclusion, la poursuite, le mal intolérant Nous devons travailler, ériger l’avenir Qu’à nos fils il leur semble un peu plus espérant.
A ce moment Sophie entre dans la pièce. Valence dégaine son épée.
Valence : Serait-ce la félonne qui vous eut perverti ? (Il la transperce) Voici ton châtiment pernicieuse sorcière ! Je vous eus, cher ami, pourtant bien averti Je devais préserver votre âme salutaire !
Clotaire : Quel horrible forfait venez-vous de commettre ! Je vous cru de longtemps mon plus fidèle ami Je vous retrouve là tel un ignoble traître Je reste démuni devant telle infamie
Sophie : Sont-ce là vos amis, des gens aussi cruels Qu’il leur faille pourfendre tous ceux que vous aimez Habités par la haine et le cœur plein de fiel En ignorant l’amour en tous lieux essaimé
Clotaire : Ne parlez plus mamour, préservez votre souffle Qu’on appelle un docteur, diable que font ils donc ? Nous allons vous sortir très vite de ce gouffre Ceci vient par ma faute, j’implore votre pardon
Sophie : Je ne puis pardonner ce qui de vous n’incombe Vous m’êtes, fol amour, un présent si précieux S’il advint qu’à ce jour à la mort je succombe Je saurais vous aimer bien au-delà des Cieux
Clotaire : Ne mourrez point ma mie, ô je vous en conjure ! A l’idée du bonheur il vous faut arrimer Je vous serai servant dévoué, je le jure Sachez que je vous aime autant que vous m’aimez
Sophie : Ces mots me sont caresses en effleurant mon être A n’y plus ressentir la douleur qui me ronge Je m’envole sans crainte et Dieu peut m’apparaître Vos traits me seront lors bel et ultime songe
Valence : Pardonnez mon ami de vous rendre souffrance Il me fallait expier ce mal qui vous dévore
Clotaire : Vous n’avez rien compris en vôtre âme d’errance Votre cœur entretient des idées que j’abhorre Si lors je vous épargne en dépit des rancoeurs Ce n’est que pour mémoire d’une belle amitié Puissiez-vous prier Dieu qu’il germe en votre cœur Un peu de tolérance et de vous j’ai pitié A présent je vous chasse avant que d’être enclin Aux folies meurtrières qui se voudraient naître A l’encontre de vous pour mon pire déclin Puisque je ne saurais alors me reconnaître
Sophie : Vous devez pardonner tous ces flots de démence Je sache votre cœur prompt à ne point honnir Qu’à ne point pardonner vous seriez en souffrance Puisse de vous la paix s’éprendre et s’y tenir
Clotaire : Votre cœur en vertus s’honore sans ombrage Vos propos conciliants tendent à le prouver Et votre âme si pieuse dissipe en moi la rage Qu’il est noble mon cœur de vous avoir trouvé. Avec tant de fierté au-delà de la mort Je saurais vous aimer en dépit du chagrin Qui brise tout mon être autant qu’il vous dévore Liés par notre amour au sein du même écrin
Sophie : Adieu, et à bientôt mon tendre et fol amant Mon être se rassure à vous savoir sans haine Vous êtes brave et fort, gracieusement aimant Offrez-moi le baiser qui taira votre peine.
Il l’enlace et lui offre un long baiser afin qu’elle s’éteigne dans ses bras.
FIN de La Nuit Rouge
MAI 2008. Vincent GENDRON
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