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Les Textes de Vincent
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Les Textes de Vincent

VIP-Blog de vinny53poesie
  • 45 articles publiés
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  • Créé le : 25/03/2010 19:07
    Modifié : 26/06/2012 15:26

    Garçon (52 ans)
    Origine : la Mayenne
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    [ Les Furtives ]

    Les Furtives :Le Nouveau cours

    26/03/2010 13:50



                                                                                          Le Nouveau Cours

                                               

                                                            Léa venait de prendre son poste depuis un an. Avoir quitté un lycée de la banlieue parisienne pour ce collège de Montluçon avait représenté pour un elle une métamorphose complète de sa vie. A cinquante ans, bien que n’en accusant guère plus de trente cinq, elle se voyait réduite à reprendre tout à zéro. Un divorce long et difficile, qui se voulait la conséquence de la mort tragique de son fils unique l’avait conduite à se ré envisager autrement. Sa beauté naturelle creusée de quelques rides harmonieuses lui avait révélé sa nature séduisante et sexy. Ainsi après une intervention de chirurgie esthétique elle arborait avantageusement une silhouette magnifique. Sa chevelure grisonnante s’était vue blondir, elle avait troqué ses ensemble austères pour des tenues plus légères aux décolletés saillants en des robes et jupes ne descendant guère plus bas que les cuisses. Loin de paraître vulgaire, encore moins de sembler « vieille jeune » elle menait fière allure dans ce nouveau look qui ne laissait pas indifférents les hommes qu’elle croisait. Ses élèves mâles l’appréciaient d’ailleurs beaucoup et son physique avantageux n’y était pas étranger, même si ses compétences ainsi que sa gentillesse et la qualité de sa pédagogie contribuaient à sa popularité. De plus elle travaillait avec acharnement à la préparation de ses cours et mettait un point d’honneur à ce que chaque élève ne pût quitter la classe sans avoir compris la leçon enseignée. Pour toutes ces raisons, élèves, parents, et direction lui vouaient un culte. Seuls quelques collègues jaloux, discutaient ses méthodes, la qualifiant de trop zélée, persuadées qu’elle ne cherchait qu’à attirer les gratifications de l’académie. S’il est vrai qu’elle aimait séduire, non seulement par coquetterie mais aussi par besoin d’être aimée, elle éprouvait en conscience la nécessité de ressentir l’apaisement du devoir accompli.

    Ce matin là, un nouveau entre dans la classe. Grand et beau garçon de quinze ans, il se tenait là intimidé mais sans traumatisme de prendre l’année en cours. Léa le mit à l’aise en le présentant aux autres, prononçant son prénom avec une douceur quasi maternelle ;
    n Je vous présente Sébastien, il vient de La Rochelle ! Je vous demande de l’aider, ce n’est pas très facile d’arriver en cors d’année et il aura besoin de votre compréhension, je vous sais assez aimable pour se faire. Bon maintenant tu peux aller t’asseoir, tiens mets toi là à côté de Sandrine.
    n Merci madame, (répondit-il poliment)

    Le cours se déroula sans ennui. Pourtant à plusieurs reprises, Léa faillit interrompre son cours, elle sentait un regard accroché à sa personne, sachant qu’il ne s’agissait pas d’une attention particulière pour la leçon enseignée. Le garçon qui ne dévissait pas ses yeux de son visage et de son anatomie n’était autre que ce nouvel arrivant. Au bout d’un certain temps cela la troubla, non parce qu’elle n’appréciait pas cette marque d’admiration mais ce déshabillage oculaire perturbait quelque peu le fil de ses propos. Après trois quarts d’heure, elle s’arrêta. Elle voulait signifier sa gêne à l’élève mais il lui était impossible de faire une remontrance sans évoquer la teneur de l’évènement devant toute la classe. Elle sut néanmoins lui montrer un regard ferme de répréhension destiné, pensait elle, à lui faire comprendre qu’il devait cesser aussitôt son exploration. Malheureusement pour elle, il cessa quelques instants et reprit de plus belle exprimant en plus une sorte d’invite en grimaçant la bouche en cœur. C’en était trop, elle se dirigea vers lui et le saisissant par le bras elle le sortit avec rage de la classe, sans jamais le lâcher. Dès qu’ils furent dans le couloir, elle prit un ton magnanime en lui demandant :

    n A quoi tu joues comme ça ? Tu viens d’arriver et déjà tu commences à me poser des problèmes
    n Ce n’est pas ma faute madame, mais je n’ai jamais eu un prof aussi canon !
    n Je t’en remercie (reprit-elle éprise de malaise) mais je ne suis pas là pour me faire draguer mais pour t’inculquer un théorème !
    n Je sais mais, vous êtes trop ….
    n Ok j’ai compris ! Bon tu vas rester là un petit moment, je te rappellerai pour que tu entres.
    n Je peux rentrer maintenant, je vous promets de changer d’attitude !
    n Oh ! Si je pouvais en être sûr ! Non ! Je préfère que tu restes là un peu, attends un peu !

    Puis elle entra dans la salle et reprit son cours comme si de rien n’était. Elle attendit dix minutes avant de faire entrer Sébastien, le laissant prendre sa place sans y prêter attention. Après le cours elle lui fit signe de venir au bureau. Elle s’assura que tous les autres élèves avaient quitté la classe et commença sa réprimande.
    n Je tiens compte du fait que tu sois nouveau et que cela puisse impliquer un manque de repères, donc je me contenterais de te donner un devoir pour demain. Mais si tu persistes dans cette attitude je me verrais dans l’obligation d’en référer à la direction et envisager peut être le conseil de discipline !
    n Pour ça ?
    n Tu ne te rends pas compte de la gravité de ton acte !
    n Mais qu’est-ce que j’ai fait ?
    n Tu m’as reluqué comme un objet de convoitise ! Si tu l’avais fait vis-à-vis d’une autre élève ce serait considéré comme harcèlement sexuel. Là tu aggraves la situation en t’en prenant à un professeur !
    n Je n’ai fait que vous admirer !
    n C’est comme ça que tu le vois, mais c’était une atteinte à ma dignité, et c’était très humiliant. En plus je t’ai averti à trois reprises et tu as persisté, donc tu ajoutes un refus d’obéissance à ton harcèlement, c’est insupportable.
    n Je vous jure que je ne pensais pas que…
    n Je m’en doute et j’en tiens compte, maintenant tiens toi le pour dit, et que je ne t’y reprenne plus !
    n Bien madame, je ferais attention !
    n J’espère ! Allez, file !

    Elle le regarda partir, malgré sa colère, elle ne put s’empêcher de sourire en pensant qu’elle avait peut être exagérer les faits et leurs conséquences. Léa se sentait un peu hypocrite d’avoir reproché une attitude qui l’avait flattée et impressionnée. Elle devait bien se l’avouer, provoquer une telle impression sur un jeune garçon de quinze ans, elle qui pouvait largement être sa mère lui procurait une sensation de bien être. Dans le passé, certains élèves avaient été séduits par son charme naturel, à l’époque cela l’amusait, mariée, amoureuse et fidèle elle ne pouvait qu’en sourire, mais avec sa maturité, son expérience et son statut de « vielle prof » elle se sentait honorée d’éveiller encore chez un élève un certain désir. Bien sur il n’était pas question pour elle de permettre que cela prît une tournure plus importante. En arrivant chez elle ce soir là, elle se surprit à repenser à ce garçon au physique attrayant, au regard insolant et désarmant qui reflétait la douceur. En vérité elle commençait à éprouver une envie irrésistible de le revoir. Dieu que la journée suivante allait lui paraître difficile. En vingt cinq ans de carrière, elle n’avait pas commis la plus petite faute, pas une erreur à déplorer. Elle n’avait jamais fauté, n’avait jamais ressenti la plus petite parcelle de désir de le faire. Sa droiture était exemplaire et la tentation l’avait épargnée jusque là. Alors pourquoi maintenant ? Pourquoi ce garçon là ? Etait-ce donc cela qu’on appelait « le démon de midi » ? Elle croyait que cette déviance ne concernait que les hommes, et pourtant il lui semblait bien qu’elle était elle-même atteinte par ce fléau. Elle avala un repas frugal et se mit au lit sans s’endormir pour autant. L’objet de son fantasme se voulait de plus en plus beau, de plus en plus attirant à présent qu’elle le dessinait dans la nuit. Elle se réveilla fragile et fatiguée. En se rendant au collège, son estomac se nouait, ses membres fléchissaient, elle redoutait cette nouvelle confrontation. Elle redoutait plus que tout, sa propre réaction au devant de celui qu’elle ne saurait pas repousser s’il avait le malheur d’oser le moindre geste. En pénétrant dans la classe, elle ne regarda même pas les élèves et affronta d’emblée la leçon sur les logarithmes. Elle se contenta de lire ses feuilles, ne levant jamais le regard pour éviter de croiser celui de son fantasme vivant. Le cours se termina sans qu’elle se rendît compte de l’absence du jeune homme. Lydia, une élève qui résidait dans la même rue que Sébastien vint à son bureau pour lui apprendre que le jeune homme devait bientôt changer d’école et qu’il n’avait pas pu venir pour cause de maladie. Après l’avoir remerciée du renseignement, Léa se prit à penser que le garçon avait souhaité ne plus la revoir. Elle n’en n’éprouvait que davantage, l’envie de le retrouver. Elle entreprit de chercher son dossier scolaire afin de trouver son adresse. Elle se hâta de se rendre au 28 rue des Airelles aussitôt. Son cœur cognait à tout va dans sa poitrine. Plus elle approchait de l’endroit plus elle se serrait, son front s’humectait, ses membres tremblaient, que lui arrivait-il donc ? Elle reprenait ses dix huit ans avec la même légèreté qu’au temps de leur premier passage. Son corps et son cœur retrouvaient leur fébrilité, leur candeur, ainsi que leurs espérances. Depuis son divorce en dehors d’une aventure pathétique, aucun homme ne l’avait troublé à ce point. Elle se sentait honteuse, pitoyable et heureuse à la fois. En arrivant devant la porte elle hésita un long moment avant d’oser sonner. Une silhouette apparut, elle devina qu’il s’agissait de sa mère. Mon Dieu se dit elle, elle est plus jeune que moi. Elle sentait le rouge lui monter aux joues. La femme qui l’interrogeait, semblait heureuse de rencontrer une enseignante de son fils. Elle l’accueillit chaleureusement et l’invita à s’asseoir au salon. Sébastien arriva peu après, il arborait un sourire radieux. A partir de cet instant Léa n’entendit plus ce que lui disait la mère. Ses yeux s’accrochaient sans fléchir à ceux de Sébastien. Ils s’épousèrent sans jamais se lâcher. La mère à qui rien n’avait échappé, ne savait pas vraiment où se situer. Elle pensa que le moment était venu de les laisser seul quelques instants, elle prétexta un objet sur le feu, insistant bien sur le fait qu’elle n’en n’avait que pour quelques minutes. Léa ne disait rien et Sébastien ne savait comment briser ce silence quasi religieux. A présent qu’elle se trouvait face à lui que voulait-elle vraiment ? Elle l’ignorait. Un désir fou de le prendre dans ses bras s’emparait d’elle mais quelque chose l’en empêchait. Etait-ce la décence ? La raison ? La sagesse ? Ou le sens du ridicule ? A moins qu’elle ne réalisât à cet instant la folie de sa démarche et l’inconsistance de son fantasme. Elle baissa les yeux et desserrant enfin les lèvres, elle déclara :
    n J’ai entendu dire que tu allais changer d’établissement, je voulais savoir si c’était vrai !
    n Oui madame ! Il y a un collège plus proche d’ici, cela me permettra de me lever plus tard et je pourrais y aller à pieds, ça économisera le bus !
    n Tu as sans doute raison, il a bonne réputation, ce sera mieux…pour toi
    n Je suis désolé, madame, ça n’a rien à voir avec vous !
    n Je le sais ! Alors bon courage, j’espère que tu t’habitueras facilement !
    n Oui, merci madame !
    n Bon au revoir, tu diras au revoir de ma part à ta mère, je dois y aller maintenant !

    Elle s’en alla sans se retourner, pensant que si cela valait mieux pour lui il devait en être de même pou elle. Cette tocade n’était qu’une folie qu’il fallait réprimer avant que de commettre l’irréparable. N’était-ce pas ridicule et immoral pour une vielle quinquagénaire de s’éprendre ainsi d’un adolescent à peine pubère ? Incontestablement tout cela n’avait pas lieu d’être, mais alors en ce cas pourquoi lui était-il si difficile de retenir ses larmes en prenant le volant. ? Et pourquoi son estomac lui faisait-il si mal ? Pourquoi son cœur battait-il à se rompre au fond de son thorax ? Sans doute parce qu’un instant son corps et son cœur d’âge certain s’étaient transportés vers l’adolescence, faisant d’elle cette jeune fille qui l’avait déserté depuis trop longtemps. Elle n’en pouvait que remercier celui par qui le miracle s’était produit. Maintenant elle allait se réveiller de ce mirage afin de poursuivre la route de cette existence capricieuse qui lui réservait peut être encore de magnifiques instants.




    FIN










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