A la porte de Bandebourg
Il fait si froid pour tous les deux
Derrière le mur de cet amour
Qui nous avait rendu heureux
Nos rencontres à la dérobade
Au fil des rendez-vous nocturnes
Nos étreintes en embuscades
Nous rendant presque taciturnes
Comme je maudis quatre vingt neuf
Leur putain de révolution
Qui voulait voir un monde neuf
Tuant nos tendres ambitions
Et je maudis le violoncelle
De ce fou de Rostropovitch
Qui a noyé les étincelles
Au coeur de ma jolie Yiddish
A la porte de Brandebourg
J'attends, je ne sais plus pourquoi
En souvenir de notre amour
Un rien qui me viendrait de toi
Cette lumière dans ton regard
Lorsque tu venais me rejoindre
Profitant des nuits de brouillard
Avant que de voir le jour poindre
C'est la faute à quatre vingt neuf
A tous ces airs de liberté
Ces envies de remettre à neuf
Ce pays longtemps divisé
Maudites soient leurs idées nouvelles
Qui ont fait naître ces envies
En toi de voler de tes ailes
Et vivre ailleurs une autre vie
A la porte de Brandebourg
Je reste là, je n'attends rien
Devant les ruines de notre amour
Dans ce pays qui se sent bien
C'est la faute à quatre vingt neuf
C'est la faute à la délivrance
Pourtant c'est beau un pays neuf
Quand deux côtés ont les mêmes chances.
Vincent Gendron
Le 26-06-2012.