1-
Elle s'éveille en sommet aux confins de la Sarthe
Orgueilleuse, épanouie, arborant ses bosquets
Presque fière de n'être qu'un point sur la carte
D'autres plus grandioses parfois s'en moquaient
Enamourée d'azur aux printemps qui renaissent
Elle s'endort sous un ciel éploré tout de brume
Quand le soleil d'été en sa chaleur épaisse
Transperce ses fourrés dès que l'orée s'allume
2-
Elle n'a rien oublié de sa jeunesse antique
Des légions romaines jusques aux conquérants
Des rois s'y sont battus en ses recoins épiques
Et quelques troubadours flanaient, itinérants
On y conte parfois de curieuses légendes
Des enchanteurs, des loups s'y mêlaient en pagaille
Quelques chasseurs déçus qu'un gibier se défende
Ne sachant plus ainsi où lâcher la mitraille
3-
De ses monts enneigés elle s'attend, vaniteuse
A porter sur ses flancs un skieur égaré
Se mesurant aux cîmes plus majestueuses
Qui surement se gaussent à peine effarées.
Au dégel survenu, redevient elle-même
Reprenant ses allures tendres et chatoyantes
Libérant des essences tous les parfums qu'elle sème
Caressant de lumière les feuilles larmoyantes .
4-
Elle abrite en son sein des villages insolites
Au nom de Neuvillette, Livet et Thorigné
De ces lieux si distants de vos cités d'élite
Elle nourrit d'eau claire les Viviers de Torcé
Elle m'est tant complice que je crois l'entendre
En ouvrant ma fenêtre aux radieuses mâtines
Sa verdure à mes yeux offre un éclat si tendre
Qu'elle m'adoucit alors la vie qu'on me destine.
5-
Cette Complice étrange à l'aspect féerique
Aux essences harmonieuses et tellement garnies
Méritait bien ces vers aux accents fanatiques
Répondant humblement au prénom de " Charnie".
Vincent GENDRON
Le 14/03/2012.