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Les Textes de Vincent
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Les Textes de Vincent

VIP-Blog de vinny53poesie
  • 45 articles publiés
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  • Créé le : 25/03/2010 19:07
    Modifié : 26/06/2012 15:26

    Garçon (52 ans)
    Origine : la Mayenne
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    [ Les Furtives ]

    Les Furtives : Un Amour d'Australienne

    26/03/2010 13:58



                                                                                      Un Amour d’Australienne

                                                 Le car arriva enfin à destination vers dix sept heures. Le décalage horaire avait éreinté ces jeunes voyageurs français. Eric avait bien failli ne pas faire partie du lot, son retard occasionné par différentes péripéties allant d’une crevaison pneumatique, à la réprimande pour mauvais stationnement en passant par un contrôle d’alcoolémie pour sa mère qui le conduisait à l’aéroport, lui avait tout juste permis de prendre place à bord de l’Airbus qui les amenait au bout du monde. Mais le jeu valait la chandelle, l’Australie dévoilait son lot de merveilleux de paysages. La ville de Dubbo en Nouvelle Galles du Sud revêtait un caractère à la fois très anglo-saxon avec des aspects européens qui rappelaient parfois certaines régions de France. Le car s’arrêta dans une propriété qui tenait lieu de colonie de vacances pour adolescents. Les jeunes français furent accueillis par des monitrices et moniteurs bilingues qui s’empressèrent après les formalités d’usage de leur indiquer leurs chambres ainsi que le règlement intérieur. Non loin de là se trouvait un camp de jeunes australiens, en majorité des garçons venus de Melbourne. Parmi les rares filles qui les accompagnaient l’une d’entre elles éveilla particulièrement l’attention d’Eric qui par timidité ou par distraction ne s’intéressait encore que très peu aux jeunes filles de son âge.

    Eric avait pour habitude de se livrer surtout aux expériences scientifiques. A quinze ans seulement, il avait déjà un passé glorieux de chercheur. Ses journées se limitaient à composer des formules sur son ordinateur après s’être livré à des expériences délicates qui nécessitaient souvent une habileté et une certaine dextérité. Pour cette raison, ses camarades de classe le considéraient comme ringard et si certaines filles lui reconnaissaient volontiers des qualités de gentillesse et de délicatesse, en revanche aucune ne souhaitait le fréquenter en dehors des cours sinon pour lui demander des explications relatives à un théorème ou une formule scientifique. Son statut « d’extraterrestre » le condamnait à se retrouver toujours isolé de la meute.

    La jeune fille ne le remarquait même pas elle posait son regard sur les plus branchés de ces jeunes gens qui débarquaient d’un autre univers. Elle appartenait à ces demoiselles de la petite bourgeoisie traditionnelle qu’on avait confinée dans les traditions britanniques des écoles privées, en dépit de la modernité du pays où elle résidait. Aussi la vue de ces beaux garçons décontractés aux allures de loubard exerçait-elle une fascination chez elle. Eric, lui, ne pouvait plus décrocher son regard de cette jolie brune aux grands yeux noisette, aux manières élégantes en dépit d’une certaine réserve. Dotée d’une taille svelte et élancée, avec des rondeurs gracieuses et généreuses pour son âge, elle ne ressemblait pas à ses camarades aux allures un peu plus distantes. Il aurait voulu lui demander son prénom pour engager la conversation mais le simple fait de lui adresser la parole lui tordait l’estomac. Loin de paraître inaccessible, la demoiselle au sourire pourtant étendu, n’offrait cependant pas la sensation de véritable proximité. De plus son absence d’expérience en matière de relations féminines lui interdisait la moindre audace. Il l’observait sans rien omettre de ce qu’elle disait ou faisait. Elle s’exprimait avec ses amies dans un anglais correct sans manger une seule syllabe ce qui permettait aux oreilles attentives du garçon de comprendre certaines phrases. Parmi les bribes de conversation qu’il interceptait, il entendit une camarade l’appeler Vanessa, ainsi il pouvait déjà mettre un prénom sur cet admirable visage qui l’éblouissait. Vanessa poursuivait son discours tentant d’éveiller l’intérêt de l’un des garçons qui lui plaisait. Mais en dépit de ses efforts démesurés, aucun de ceux là ne levait les yeux sur celle qui leur apparaissait comme une petite bourgeoise coincée sans intérêt. C’est alors qu’Eric se fit fort de l’affronter sans perdre une minute. Il se dirigea d’un pas franc et décidé vers l’objet de son désir, mais au moment où il allait l’aborder, une voix se fit entendre :
    n Bon les jeunes là, il faut prendre possession de vos chambres ! Allez vite !
    n On arrive ! (répondirent ils en chorus)

    Eric se joignit alors au groupe afin de prendre possession de la chambre qui lui était destinée. Celle-ci semblait vaste et claire. Elle était dotée de deux lits accompagnés d’un chevet chacune et d’une table entourée de deux chaises. Olivier son compagnon de chambre entra peu après. Il ne figurait pas parmi les meilleurs amis d’Eric mais faisant contre mauvaise fortune bon cœur, les deux occupants s’efforcèrent d’adopter une attitude diplomatique afin d’éviter les conflits. Après s’être installé, Olivier s’écroula sur son lit muni des écouteurs d’un lecteur de musique. Eric ne pouvait abandonner l’image de Vanessa, l’éclat de son sourire et la profondeur de son regard sur son visage d’une étincelante fraîcheur. Il lui fallait absolument revoir cette fille, tenter de l’aborder pour la connaître. Armé d’un courage inébranlable il descendit quatre à quatre l’escalier qui le séparait de la cour mais à sa grande stupéfaction il ne restait plus personne dans cet espace où tant d’animation avait régné un quart d’heure auparavant. Ne sachant rien, hormis son prénom, il devait à présent user de perspicacité afin de retrouver celle qui désormais n’allait plus quitter ses pensées.

    Il s’informa auprès de ceux qui avaient côtoyé Vanessa pour savoir si elle avait mentionné son adresse ou au moins la rue où elle résidait. Malheureusement personne de la bande ne s’était directement entretenu avec elle. Eric devait trouver à tout prix une personne de son entourage afin d’obtenir les renseignements indispensables sachant qu’il lui serait nécessaire de faire preuve de subtilité car on s’inquièterait d’une telle indiscrétion. En déambulant au hasard des rues et des plages, il finit par rencontrer une jeune fille qu’il avait aperçue en la compagnie de celle qui ne sortait plus de son esprit. En se rapprochant discrètement il feignait de rechercher un objet perdu. Surmontant sa timidité, il demanda à la demoiselle si elle n’avait pas vu une gourmette dans le sable. Celle-ci lui précisa que non, ajoutant en souriant qu’il aurait de la chance de retrouver un bijou dans cette étendue de sable. Cela l’entraîna sur le sujet de la chance et de fil en aiguille il aborda l’objet de sa véritable recherche, à savoir sa quête d’une jeune fille qu’il lui fallait à tout prix rencontrer avant de terminer son séjour en Australie. Elle fut surprise de cette soudaine franchise, comprenant qu’il y avait une certaine urgence, elle fut heureuse de lui arranger un rendez-vous avec celle qui se trouvait être sa meilleure amie en se saisissant de son téléphone mobile pour appeler aussitôt Vanessa. Après avoir échangé à nouveau quelques mots ils se quittèrent sachant qu’il avait rendez-vous deux heures plus tard avec l’amie de celle dont il n’avait même pas demandé le prénom.

    La plage était déserte comme le chantait Brel, mais celle-ci se lovait sous un ciel pourpre et tiède. Eric marchait, à mesure que ses pas s’enfonçaient dans le sable, son cœur l’alertait des dangers qui pouvaient le guetter. La silhouette de Vanessa se dessinait de plus en plus, ses pieds nus épousant l’écume des vagues finissantes. Quand il atteignit son niveau, elle le regarda d’un air désappointé, sans doute s’était-elle imaginée rencontrer celui qu’elle avait admiré quelques heures plus tôt. Ils se regardèrent un long moment avant que l’un des deux n’osât briser le silence. Eric, sentait son estomac compressé, ses membres se raidissaient, son front suintait d’une transpiration qui n’émanait pas seulement de la chaleur. Puis, comme s’il venait d’engloutir rapidement un verre d’alcool, il se lança :

    n Excuse-moi de t’avoir dérangé, je t’ai aperçu cet après midi, et je voulais vraiment te connaître !
    n Oh !
    n Je dois te paraître un peu idiot mais j’ai envie de passer du temps avec toi.
    n Quoi ? Tu veux coucher avec moi ?
    n Non ! Je veux dire, parler, se promener, faire ce que tu aimes. Connaître ce que tu aimes dans ta ville, savoir ce qui te plait dans la vie, enfin si tu veux !
    n Oh tu sais il n’y a rien dans ce bled, moi j’aimerais vivre à Sydney ou même aller à Londres ou à Paris.
    n Ah bon ! C’est joli ici pourtant !
    n Ah bon ? On ne trouve rien ! Tu sais si tu veux danser ici il n’y a qu’un bal folklorique une ou deux fois par an. Et pour le reste je ne dis pas c’est d’un ennui mortel.
    n Mais le décor est magnifique, tu peux faire des ballades, rien qu’ici sur la plage, moi j’y resterais bien des heures !
    n Ha !ha ! Tu me fais rire !
    n Pourquoi ?
    n Tu parles exactement comme mon amie !
    n Ah ?
    n Oui elle adore la campagne, la mer, la tranquillité, la musique ringarde et les vieux !
    n Et toi, non ?
    n Bah ! D’ailleurs je me demande souvent comment on peut être amies toutes les deux !
    n Parce que vous vous complétez peut-être ?
    n Oui elle m’aide pour les devoirs de biologie, de maths et de physique chimie et moi je l’aide à trouver des mecs !
    n Ah je vois ! Toi t’es plutôt du genre à t’amuser et elle c’est plutôt le domaine scientifique ?
    n Exactement ! Ecoute ne le prends pas mal, t’es un mec gentil mais nous deux ça ne peut pas le faire !
    n J’en ai bien l’impression hélas ! Mais je peux te dire tout de même que tu es…super canon !
    n Super quoi ?
    n Très belle !
    n Ah ! merci c’est très mignon ! Tu veux que je t’arrange le coup avec mon amie, juste parce que je vois que tu ne lui feras pas de mal, t’es un mec bien !
    n Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
    n Je ne sais pas ça se sent, je dois avoir un sixième sens pour ça !
    n Ah ok ! Elle s’appelle comment ton amie ?
    n Sandy ! En fait elle s’appelle Sandra mais tout le monde l’appelle Sandy ! C’est elle qui m’a parlé de toi en me demandant d’accepter le rencard !
    n Ah oui ! C’est elle Sandy alors ?
    n Tu la connais ?
    n Ben oui, c’est moi qui suis allé la voir pour qu’elle m’arrange le coup avec toi ! Tu m’en veux ?
    n Non ! Je suis contente d’avoir pu parler avec toi !
    n Moi aussi ! Merci pour le service !
    n Lequel ? le rendez-vous avec Sandy ? Ce n’est pas encore fait !
    n Je sais mais je te fais confiance !
    n Cool ! T’inquiète, elle acceptera !
    n Alors salut !
    n Bye !

    Ils se quittèrent en amis, comme s’ils l’avaient toujours été. Le lendemain Eric obtint un rendez-vous avec Sandy. Elle l’attendait sur la plage, les pieds dans les vagues. Ils parlèrent pendant des heures. Ils échangèrent des formules scientifiques ainsi que leurs expériences laborantines. Ils se virent tous les jours jusqu’au départ d’Eric, ils se séparaient nantis de promesses d’échanges de mails et d’appels téléphoniques. Ils ne démentirent hélas pas le dicton « Loin des yeux, loin du cœur » mais niché quelque part dans un coin de ses souvenirs, le visage de Sandy restera gravé à jamais.




    FIN
















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